Le groupe internet américain Yahoo! a annoncé mardi avoir plus que doublé son bénéfice net au 3e trimestre, une bonne nouvelle pour l'entreprise au moment où celle-ci s'inquiète que le rachat de son cœur de métier par le géant Verizon soit remis en question par le cyberpiratage à grande échelle de sa messagerie dévoilé fin septembre, deux ans après les faits...

Le bénéfice net a atteint 163 millions de dollars contre 76 millions un an auparavant, et le résultat par action hors éléments exceptionnels, la référence à Wall Street, est ressorti à 20 cents quand les analystes n'en espéraient que 14.

Le chiffre d'affaires du groupe a progressé pour sa part de 6% à 1,3 milliard de dollars, un niveau conforme aux attentes.

Marissa Mayer évoque des "efforts continus"

Marissa Mayer, la patronne du groupe internet, à la peine depuis son entrée en 2012 pour redresser l'entreprise mais toujours en poste, a commenté :

"En plus de nos efforts continus pour renforcer notre activité, nous sommes occupés à préparer l'intégration avec Verizon. Nous restons très confiants, non seulement dans la valeur de nos activités, mais aussi dans la valeur que les produits de Yahoo apportent à nos utilisateurs."

Yahoo!, en difficulté depuis plusieurs années, avait finalement accepté fin juillet de vendre son coeur de métier (à commencer par ses services et plateformes en ligne comme Yahoo News ou Yahoo Mail) à l'opérateur de télécoms Verizon pour 4,8 milliards de dollars.

Série noire

Le groupe internet a toutefois subi depuis une véritable série noire. En septembre, il avait dévoilé que sa messagerie avait subi deux ans auparavant une cyberattaque historique, durant laquelle 500 millions de comptes d'utilisateurs avaient été affectés.

Et en octobre, il a dû se défendre d'accusations dans les médias selon lesquelles il avait scanné les courriels de ses utilisateurs à la demande des services de renseignements américains.

Cyberpiratage : chez Verizon, on veut des explications

Tout cela a alimenté les spéculations sur une potentielle remise en cause du prix payé par Verizon, ce qu'aucun des deux groupes n'a confirmé.

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Sans remettre formellement en cause la transaction, le chef du département juridique de Verizon, Craig Silliman, avait malgré tout évoqué la semaine dernière "des raisons raisonnables de penser aujourd'hui que l'impact (de la cyberattaque) est important".

"Nous attendons de Yahoo qu'ils nous expliquent l'impact plein et entier", avait-il poursuivi. "S'ils pensent que (l'impact n'est pas important, Ndlr), ils doivent nous le montrer."

Dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York, l'action Yahoo! s'appréciait de 1,39% à 42,26 dollars mardi soir vers 20H40 GMT.