Les salariés s'absentent lorsque la santé de l'entreprise se dégrade. C'est ce que montre la première édition du Baromètre de l'absentéisme en France, réalisé par le cabinet de conseil Alma Consulting Group. Conçu à partir d'une enquête réalisée en juillet 2008 auprès des DRH de 205 entreprises et établissements issus des secteurs privé et public, ce baromètre montre que « les organisations dont la situation économique s'est dégradée au cours des 5 dernières années ont des taux d'absentéisme élevés » (4,57% en 2007). Le taux national est globalement stable de 2005 à 2007 (année où se clôt l'enquête) à 3,69%, soit 13,5 jours d'absence en moyenne par salarié, en 2007. Ce que confirment les DRH interrogés, pour qui « le contexte économique des organisations et le climat social sont également des facteurs favorisant les arrêts maladie (impactant sur l'absentéisme), directement en lien avec la souffrance au travail ».
L'Est de la France et le secteur des services sont les plus touchés
Des estimations plus détaillées sont fournies par le baromètre, notamment au niveau régional. L'étude indique ainsi que l'Est de la France « détient désormais la palme de l'absentéisme avec un taux de 5,05% ». A signaler que la région Rhône-Alpes détient, quant à elle, le taux d'absentéisme le plus faible avec 3,04%. En ce qui concerne les secteurs les plus touchés, c'est celui des services, devant l'industrie (4%), qui affiche le plus fort taux d'absentéisme et voit son taux croître régulièrement depuis 2005. Quant aux types d'entreprises les plus concernées par ce problème, les PME de moins de 250 salariés se classent à la première place, avec un taux de 4,52%.
Mais cette dernière statistique est à nuancer selon Salvatore Curaba, directeur d'Andéléa, une filiale d'Alma Consulting Group : « la taille de l'équipe est davantage déterminante que la taille de l'entreprise. En effet, la structuration des équipes, la communication interne de proximité et les qualités managériales des responsables d'équipe sont autant de facteurs qui limitent l'absentéisme des collaborateurs ».
Enfin, le baromètre observe une augmentation des absences liées aux accidents de travail et maladies professionnelles. A mettre en parallèle avec un plus grand nombre de maladies professionnelles répertoriées et une meilleure connaissance de la législation de la part des collaborateurs, selon l'étude.
L'absentéisme a un coût
Le baromètre donne également une estimation du coût de l'absentéisme : 1 % représenterait entre 0,10 % et 1,68 % de la masse salariale, sans compter les coûts supplémentaires (recours à un remplaçant, etc...). Il s'interroge enfin sur l'efficacité à long terme des actions dissuasives mises en place par les DRH, notamment les contre-visites médicales - utilisées par 72% d'entre eux - et privilégie les actions de communication et d'incitation financière (primes d'assiduité, intéressement...), utilisées respectivement par 69% et 51% des DRH.
