Sombres perspectives financières pour l'Agirc-Arrco

Faute de correctifs, les réserves des régimes de retraite complémentaires auront fondu comme neige au soleil d'ici à 2040.
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Les représentants syndicaux et patronaux chargés de négocier un nouvel accord sur les retraites complémentaires au premier semestre 2011 sont désormais fixés. L'avenir financier de l'Agirc (réservé aux cadres) et de l'Arrco (ensemble des salariés) s'annonce sombre. Selon des prévisions dévoilées mardi, les deux régimes resteront dans le rouge jusqu'en 2017 sur la base d'un taux de chômage de 7 % et d'une hausse du pouvoir d'achat de 1,5 %. En 2011, le déficit technique des deux régimes atteindrait ainsi un pic de 2,8 milliards d'euros avant de décroître. Peu à peu, en effet, l'entrée en vigueur de la réforme du régime général et du recul de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans et du taux plein de 65 à 67 ans induira une amélioration. En 2018, les régimes afficheraient ainsi un excédent de 1 milliard d'euros. Mais cette embellie ne serait que de courte durée.

Au total, sur l'ensemble de la période 2009-2040, le déficit cumulé des deux régimes atteindrait 52 milliards d'euros, dont 44,2 milliards pour l'Arrco et 7,7 milliards pour l'Agirc. Or, les deux régimes n'ont juridiquement pas le droit d'afficher des pertes. Leurs déficits doivent obligatoirement être comblés en puisant dans les réserves. Or, celles-ci fondraient comme neige au soleil, passant de près de 50 milliards d'euros en 2010 à 12,8 milliards en 2030. Et il manquerait 28 milliards d'euros en 2040 pour couvrir les besoins.

Trouver des solutions

Ces données connues, les partenaires sociaux vont s'employer, lors de la prochaine séance de négociations le 4 janvier, à trouver des solutions pour redresser les comptes. Pas simple tant les leviers sont limités. Et l'enjeu important. Les simulations présentées mardi témoignent, en effet, d'une forte dégradation du montant des pensions versées par l'Agirc aux cadres si les règles actuelles continuent de s'appliquer. Le montant moyen annuel baisserait de 9.054 euros en 2010 à 7.493 euros en 2030 pour les retraités actuels et de 7.563 euros aujourd'hui à 6.912 euros en 2030 pour les nouveaux entrants.

Mais s'ils veulent éviter cette baisse dont ils redoutent qu'elle n'incite les salariés - et tout particulièrement les cadres - à se tourner vers des systèmes de retraite par capitalisation, les partenaires sociaux n'auront d'autres choix que d'accepter une hausse des cotisations ou de réduire les majorations accordées aux parents de familles nombreuses. D'autant que mezzo vocce, certains des négociateurs estiment que le scénario d'un taux de chômage à 7 % est trop optimiste. Et que les besoins sont bien supérieurs...

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