Le blé français dopé par la demande du Maghreb et du Moyen Orient

Perspectives record à 12,1 millions de tonnes pour les exportations françaises de blé, en raison notamment de la demande soutenue du monde arabe.
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Le blé a touché un nouveau record depuis août 2008 mercredi, grimpant jusqu'à 279 euros la tonne sur Nyse Liffe, alors que les nuages s'accumulent autour de la céréale. La Chine subit en effet actuellement une sécheresse qui pourrait affecter sa production. Et l'inciter à intervenir sur un marché international ou les acheteurs se battent déjà. Les appels d'offres se succèdent à grande vitesse ces dernières semaines. Outre l'Algérie, qui a acheté - principalement en France - un record de 3 millions de tonnes de blé en 6 semaines, l'Égypte, la Jordanie, l'Irak et l'Arabie Saoudite achètent elles aussi à tour de bras.

« Il y a indiscutablement une accélération des achats ; non pas par crainte de pénurie, mais par crainte de nouvelle hausse de prix » constate Xavier Rousselin, spécialiste des marchés de grandes cultures chez FranceAgrimer. L'organisme public a dévoilé mercredi ses estimations d'exportation en dehors de l'Union Européenne. La France devrait ainsi exporter 12,1 millions de tonnes de blé lors de la campagne 2010-2011, un record. « Ce qui implique un besoin d'importations conséquent » assure l'organisme. Les stocks de fin de récolte ont, en outre, été revus à la hausse de 200.000 tonnes, et repassent donc au-dessus des 2 millions de tonnes. Une révision qui peut surprendre en plein mois de février, et qui s'expliquerait par la hausse des prix. Cette dernière incitant les acteurs du secteur à faire sortir des tonnages de leurs greniers. Certains agriculteurs arbitreraient aussi entre blé et maïs, vendant leur blé, quitte à acheter d'autres aliments pour leur bétail.

A court terme, les perspectives restent très haussières pour les prix céréaliers. « La hausse des cours du coton va avoir des incidences sur la répartition des superficies entre coton, blé et maïs aux États-Unis, qui ne bénéficiera pas forcément au blé », prévient Xavier Rousselin.

Capacités de stockage

Devant cette envolée des cours, la question des stocks de céréales, évoquée au G20, ressurgit. Pour Rémy Haquin, président du conseil spécialisé sur les céréales de FranceAgrimer, « le meilleur antidote à la volatilité serait d'augmenter les capacités de stockage. Cela permet d'éviter que toute la marchandise ne soit sur le marché quand les prix sont bas, et de relâcher des stocks s'ils montent ». La France dispose actuellement de capacités de stockage céréalières de 55 millions de tonnes, qui mériteraient, selon lui, d'être augmentées d'au moins 5 millions de tonnes.

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