Les cours du sucre flambent

La production mondiale ne couvrira pas les besoins en 2011. Mais les cours ne devraient pas rester aussi hauts très longtemps.
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Déjà sous pression depuis un an, les cours mondiaux du sucre viennent d'atteindre de nouveaux sommets. Après avoir doublé depuis le mois de juin, la tonne de sucre blanc a clôturé la dernière semaine à 565 euros. Elle a culminé à 622 euros début février à Londres, pour établir un record sans précédent depuis trente ans. Les bonnes prévisions brésiliennes ont, depuis, un peu fait baisser la température, mais le marché reste tendu, alors que, pour la troisième année consécutive, « la production mondiale ne couvrira pas les besoins du secteur », estiment en coeur les experts de Macquarie Bank en Australie.

Prévu jusqu'en janvier pour enregistrer un surplus, le stock mondial de sucre va au contraire fondre un peu plus. En contribuant à hauteur de 3 millions de tonnes à l'approvisionnement du marché international, il va s'établir courant 2011 à 57 millions de tonnes, en chute de 20 % sur les trois dernières années. Les baisses de volumes attendues en Inde et en Australie, respectivement deuxième producteur et troisième exportateur de sucre au monde, creuse en effet encore le déficit. Victime des pluies fin 2010, l'Inde va devoir doubler ses importations pendant que l'Australie, dévastée par le cyclone Yasi il y a deux semaines, voit sa production baisser de moitié.

Bons résultats du Brésil

« Les dégâts sont beaucoup plus importants que nous ne le pensions », estime Steve Greenwood, le patron des cultivateurs australiens de cannes, après une tournée d'inspection dans le nord du Queensland. En quelques heures, les vents du cyclone ont couché un tiers des surfaces de production et détruit la majeure partie des infrastructures de raffinage.

L'Australie, qui exporte 85 % de ses volumes vers l'Asie, ne produira certainement pas « plus de 2,2 millions de tonnes », selon une dernière estimation de Queensland Sugar, contre plus du double l'an passé. Les 6.000 planteurs australiens s'attendent déjà à une perte sèche de plus de 500 millions d'euros cette année.

Malgré ce contexte morose, la flambée des prix ne devrait pourtant pas durer. En plus des bons résultats du Brésil, en hausse de 4,5 millions de tonnes et plus que jamais premier producteur de la planète, les analystes du marché s'accordent pour constater un ralentissement de la consommation mondiale. « Avec des cours aussi élevés, des pays comme la Chine ou la Russie sont moins demandeurs », indique Luke Matthews, à la Commonwealth Bank. Après avoir progressé de 3 % en moyenne ces cinq dernières années, la consommation de sucre ne devrait augmenter que de 1,2 % en 2011.

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