Les événements du Japon exacerbent la nervosité des opérateurs

L'indice de volatilité du Nikkei 225 est brutalement remonté à ses plus hauts niveaux depuis fin 2008.
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L'ampleur du drame humain et nucléaire que vit le Japon aujourd'hui met les nerfs des opérateurs à rude épreuve. Aucune place boursière n'est épargnée par le net regain de nervosité du marché. Surtout à Tokyo, où l'indice de volatilité du Nikkei 225 a franchi la barre des 70%, qu'il n'avait plus atteint depuis décembre 2008, trois mois après la faillite de Lehman. C'est également presque quatre fois plus que ses niveaux de début d'année. Si le phénomène est moins violent ailleurs, les principaux indices occidentaux ne sont pas épargnés par ce climat d'anxiété. À Wall Street, le VIX, aussi baptisé baromètre de la peur et mesurant les fluctuations estimées de l'indice S&P500, a dépassé les 28 %, revenant ainsi à ses niveaux de juillet 2010 en pleine tourmente grecque. A titre de comparaison, sa moyenne historique se situe plutôt autour de 20 %. En Europe, la tendance est la même. Le VStoxx, indiquant la volatilité de l'Euro Stoxx 50, a également fait un bond de huit mois en arrière.

Pas de panique

« Le drame japonais a incontestablement rehaussé les anticipations de volatilité. Le risque nucléaire est très difficile à valoriser avec précision. Je pense que le VIX ne devrait pas redescendre vers les 15 % dans un avenir proche », estime Vincent Bonnamy, gérant du fonds CPR Volatility. Sophie Lagarrigue Duval, responsable du pôle Traders Actifs - Produits Dérivés chez B*Capital partage cet avis : « Tant que la visibilité reste réduite sur le risque nucléaire au Japon, il n'y a aucune raison pour que la volatilité s'atténue ». Et d'ajouter : « Elle pourrait même aller beaucoup plus loin en cas de catastrophe et retrouver très rapidement les niveaux atteints lors de la crise grecque au printemps dernier. »

De con côté, Vincent Bonnamy note toutefois qu' « au cours des vingt derniers jours ouvrés, les anticipations de volatilité ont beaucoup monté mais la volatilité réalisée n'a pas progressé autant». Ce qui tendrait à montrer que « les opérateurs ne cèdent pas à la panique ». En clair, les indices ne varient pas autant qu'escompté. Et cela, entre autres, parce que « les investisseurs institutionnels ont tendance à se couvrir plus qu'avant, ce qui a pour effet d'éviter les ventes massives de titres à la baisse par ces mêmes acteurs ». Pour Sophie Lagarrigue Duval, « la particularité de ce pic de volatilité repose sur des éléments « exogènes » au marché ? catastrophe au Japon, tensions au Moyen-Orient - en comparaison d'éléments purement économiques tels que des statistiques macroéconomiques ou encore des résultats d'entreprises ».

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