L'euro repart de l'avant face au dollar

Après une baisse de 5,5 % la semaine dernière, la monnaie unique a repassé lundi le seuil de 1,42 dollar. L'accélération de l'inflation a relancé les anticipations de hausse de taux.
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Soutenu par l'accélération de l'inflation dans la zone euro et des statistiques américaines mitigées, l'euro est reparti de l'avant face au dollar lundi. La semaine dernière, le regain d'inquiétudes entourant une restructuration de la dette grecque avait accaparé les esprits des cambistes et induit une correction de 5,5 %.

Mais, désormais, les deux moteurs du rebond de la monnaie unique face au billet vert cette année - le dynamisme de la zone euro et l'inflation - se sont rallumés. Après être tombé à la suite de l'annonce de l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à 1,4048 dollar lors d'échanges asiatiques, son niveau le plus bas depuis le 29 mars, la monnaie unique a rebondi pour dépasser en fin d'après-midi le seuil de 1,42 dollar.

Bien que conforme aux attentes en s'établissant à 2,8 % en avril, après 2,7 % en mars, l'inflation au sein de la zone euro a donné du grain à moudre à ceux qui spéculent sur un relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) dès le mois de juin. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a bien laissé entendre, lors du dernier conseil des gouverneurs, le 5 mai, qu'un deuxième resserrement monétaire, après celui du mois d'avril qui a porté le taux « refi » à 1,25%, n'interviendrait pas avant juillet. Mais deux membres du directoire de la BCE, Jürgen Stark et Lorenzo Bini Smaghi, ont fait planer l'idée la semaine dernière que ce calendrier n'était pas inscrit dans le marbre. D'autant que la santé des deux poids lourds économiques, l'Allemagne et la France, et l'effet d'entraînement au sein de la zone euro milite plutôt en faveur d'une remontée du loyer de l'argent.

Geste en faveur de la Grèce

Outre le différentiel de rendement avec le dollar, toujours assorti par la Fed de taux proches de 0 %, l'euro profite aussi des signaux de ralentissement de l'économie américaine, dont le PIB a crû deux fois moins vite que ceux de l'Allemagne et de la France au premier trimestre. Très suivi, l'indicateur des conditions économiques de la Fed de New-York est lourdement retombé lundi de 21,7, son plus haut depuis un an inscrit en avril, à 11,9, contre 19,6 attendu par les analystes.

Si les fondamentaux économiques jouent en faveur de l'euro, les intervenants restent cependant partagés sur le parcours de la monnaie unique dans les prochains mois. « Bien que les différentiels de taux favorisent l'euro par rapport au dollar, les problèmes budgétaires des pays européens périphériques devraient perdurer pendant une longue période, et pourraient peser sur l'euro », soulignent les experts de HSBC. Plusieurs pays européens se sont dits prêts lundi à faire un nouveau geste financier en faveur de la Grèce, alors que s'ouvre à Bruxelles à la réunion importante des ministres des Finances de la zone euro. Selon les dernières prévisions de la Société Générale, publiées vendredi, l'euro devrait à l'inverse grimper dans les prochains mois à 1,55 dollar, et finir l'année à 1,52 dollar, soit trois centimes de plus que la précédente projection de la banque.

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