L'accession à la propriété perd de sa vigueur

La fin du prêt à taux zéro et la remontée des taux freinent le marché. Mais il reste soutenu par le PTZ+ et la hausse du taux d'apport personnel.
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Après une année 2010 très dynamique qui s'est traduite par un bond de 25,2 % du nombre d'accédants à la propriété par rapport à 2009, l'accalmie est aujourd'hui de mise. Le nombre de crédits immobiliers distribués, pourtant en progrès de 26,9 % au premier trimestre 2011, ne devrait croître que de 10 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de l'année précédente, selon l'Observatoire du financement des marchés résidentiels (OFM) de l'Institut CSA et du Crédit logement.

Toutefois, ce bilan est plutôt positif si l'on tient compte de la remontée des taux de crédit, de la modification du dispositif Scellier et de la suppression du crédit d'impôt, qui avaient précipité la demande fin 2010.

Et la première explication réside dans la montée en flèche de la part de l'apport personnel qui retrouve son niveau de 2006, avec un gain de 13,1 points de base depuis 2009, ce grâce à la bonne santé du marché de la revente. Parallèlement, le coût des transactions par rapport aux revenus des ménages reste très élevé : en moyenne, les acquéreurs achètent un bien d'une valeur de 3,9 fois leurs revenus annuels.

Quant aux taux d'intérêt, qui avaient atteint le niveau le plus bas de la décennie, à 3,27 % sur l'ensemble du marché au quatrième trimestre 2010, ils ont continué de se redresser, atteignant 3,85 % en moyenne au second semestre 2011. Une remontée des taux « présente » mais qui « ne semble pas avoir pesé sur la demande », commente Michel Mouillard, maître de conférences à l'université de Nanterre, pour qui les taux « devraient se maintenir au niveau actuel ».

Autre élément de réponse : le prêt à taux zéro plus (PTZ+) dont « la mise en place a été plus longue que prévu », explique Michel Mouillard. Il faudra attendre le mois d'octobre au moins, selon lui, pour pouvoir tirer un bilan définitif de ce dispositif qui, s'il n'atteint pas l'objectif fixé de 380.000 prêts, devrait tout de même réaliser un « gros chiffre ». Ainsi, grâce à la progression de l'apport personnel, les ménages ont un niveau de solvabilité élevé dans le neuf. Et la remontée des taux ne devrait pas provoquer de « décrochage » de ce marché. En revanche, la solvabilité de la demande dans l'ancien se dégrade, le secteur n'ayant pas bénéficié d'une revalorisation du PTZ+.

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