Les promoteurs immobiliers s'inquiètent des ventes de logements neufs

Le marché a plongé de 19 % au premier semestre. On s'attend à moins de 100.000 opérations en 2011.
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«La persistance de la baisse des ventes de logements neufs est préoccupante », s'inquiète Marc Pigeon, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). En effet, selon les chiffres de la fédération, elles ont chuté de 19 % à 34.060 logements au premier semestre 2011 par rapport à la même période de l'année précédente.

Dans le détail, il s'agit d'un recul de 21 % au premier trimestre et de 17 % au deuxième. « Cette diminution concerne essentiellement les ventes à investisseurs (- 32 % à 17.068 unités contre 25.007 au premier semestre 2010) et dans une moindre mesure l'accession à la propriété qui représentait déjà l'an passé de faibles volumes par rapport aux dix dernières années », explique le président de la FPI.

Mais pour quelles raisons les ventes ont-elles autant chuté ? Pour Marc Pigeon, ce plongeon a plusieurs explications, à commencer par la réduction, depuis le 1er janvier, des avantages fiscaux du dispositif Scellier. Selon l'analyse de la FPI, ce coup de rabot a engendré une diminution de 32 % des ventes en Scellier, soit 14.068 logements.

Autre raison : la faiblesse de l'accession à la propriété dans le neuf ; en effet, le nouveau dispositif d'accession PTZ +, s'il a atteint ses objectifs quantitatifs en termes de propriétaires (200.000 aujourd'hui contre 380.000 attendus), n'a pas réussi à développer les ventes de logements neufs en zone urbaine. « À ce jour, plus de 70 % des PTZ + ont été attribués pour des logements anciens dont une grande partie ne répondent pas aux critères de performance énergétique », note Marc Pigeon. Une information confirmée par les chiffres du ministère de l'Écologie, la part des Bâtiments basse consommation (BBC) dans le total des PTZ+ accordés pour des logements neufs n'ayant atteint que 18 % sur le premier semestre 2011 (contre 10 % en 2010).

Enfin, dernière justification à cette baisse des ventes : la hausse des prix conjuguée à la hausse des taux. En effet, d'après le courtier Meilleurtaux, les taux sur 15 ans sont passés de 3,15 % en janvier à 3,7 % en août. Sur 25 ans, ils atteignent 4,15 % aujourd'hui contre 3,5 % en janvier.

Progression régulière

De leur côté, les prix au mètre carré des logements collectifs neufs progressent régulièrement depuis le début de l'année 2010 et enregistrent une hausse de 9,7 % sur douze mois. Les prix avancent deux fois plus vite en Île-de-France (12,5 %) où l'offre a le plus de mal à se reconstituer, que dans le reste de la France (6,4 %).

Dans le détail, le prix d'un studio est passé de 128.143 euros au deuxième trimestre 2010 à 142.740 euros à fin juin. Les cinq pièces s'affichent à 541.071 euros contre 475.398 euros il y a un an. Pour autant, cette hausse des prix n'est pas due à une pénurie. L'offre des promoteurs progresse de 13 % à fin juin, à 45.595 unités, et « les mises en vente croissent depuis le troisième trimestre 2010 pour atteindre 26.699 unités au deuxième trimestre 2011, soit une hausse de 8 % par rapport au deuxième trimestre 2010 », souligne Marc Pigeon.

Et quels sont les pronostics pour les mois à venir ? La Fédération des promoteurs immobiliers n'est guère plus confiante. Ce net fléchissement confirme en effet sa prévision de moins de 100.000 ventes pour 2011. Une barre qui n'a été franchie qu'une fois depuis 2003, c'était en 2008 à 79.400 unités.

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