Le soufflé retombe sur les Bourses émergentes

Leurs niveaux de valorisation se rapprochent désormais de celles des principaux indices occidentaux.
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Les investisseurs auraient-t-ils sous-estimé l'impact de la crise dans les comptes des entreprises émergentes ? Si l'on se fie à la réaction épidermique des indices boursiers chinois, brésilien et indien, il semblerait que oui. À l'annonce conjuguée, lundi soir, du ralentissement de la croissance économique chinoise (ressortant tout de même à 9,1% au troisième trimestre) et de la mise sous surveillance par Moody's de sa perspective sur la note de crédit de la France, le Hang Seng de Hong-Kong et le Shangai SE ont clôturé, mardi matin, sur des reculs respectifs de 4,23 % et de 2,33 %. Entraînant dans la foulée, un courant vendeur sur les autres places boursières émergentes. À l'image des replis de 2,5 % de l'indice Bovespa de São Polo depuis le début de la semaine et de 2,87 % du JCI de Jakarta ce mardi.

Plus globalement, les craintes de voir la morosité de la conjoncture dans les pays développés enrayer la machine émergente se traduisent par un dégonflement des niveaux de valorisation des actions. Si bien que l'indice MSCI Emerging Markets a abandonné près de 16,5 % par rapport à son cours de référence du 31 décembre 2010 quand le MSCI World a, de son côté, limité sa chute à 6,3 % sur la même période. Provoquant ainsi une nette contraction des multiples de capitalisation des bourses émergentes. Ces dernières, qui bénéficiaient depuis 2005, d'une prime constante par rapport à leurs homologues européennes et américaines, affichent aujourd'hui des ratios inférieurs. Selon Société Généralecute; Générale, le PER (cours/bénéfice par action) des indices émergents atteint 9,2 sur la base des estimations pour 2011 et 8,1 pour 2012, quand celui des marchés développés s'élève à 11 pour 2011 et 9,7 pour 2012.

La question est maintenant de savoir si cette correction ouvre une fenêtre de tir sur les bourses émergentes dans le cadre d'achats à bon compte. D'autant que tant d'un point de vue macroéconomique que sur le front des entreprises, la tendance reste extrêmement solide du côté des BRICs. Au-delà de la progression plus qu'honorable du PIB chinois au troisième trimestre, les anticipations du consensus Ibes reposent sur un bond de 24 % des profits des entreprises émergentes entre 2011 et 2012, contre une stagnation pour les groupes des pays développés. Reste que ces alléchantes prévisions de résultats peuvent toujours être remises en cause par un enlisement de la crise de la dette.

 

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