À nouveau prises de panique, toutes les places boursières craquent

Les indices européens ont redégringolé mardi, face au spectre du défaut de la Grèce.
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D'abord stupéfaits. Puis très vite effrayés. C'est dans cet état d'esprit que les investisseurs se sont réveillés mardi, en prenant connaissance de la décision surprise de la Grèce de soumettre à un référendum le plan de sauvetage du pays décidé à Bruxelles dans la nuit du 26 au 27 octobre. À nouveau saisis par la crainte d'une faillite de la Grèce et d'une contagion de la crise de la dette au sein de la zone euro, les marchés actions ont vu rouge. Le CAC 40, l'indice phare de la Bourse de Paris, a clôturé sur une chute de 5,38 %, le DAX allemand a dévissé de 5 %, l'Ibex madrilène s'est effondré de 4,19 %. Pis, le FTSE MIB italien a dégringolé de 6,8 % et la Bourse d'Athènes s'est affaissée de 6,92 %. Wall Street a évolué de concert, avec un repli de 2,45 % du S&P 500 à la mi-séance. Ce référendum « a pris les marchés par surprise et les a choqués », explique le courtier IG Markets. Les places boursières se remettent à fonctionner « en mode panique », renchérissent les analystes de BNP Paribas.

Il y a de quoi. Il s'est écoulé moins d'une semaine entre l'accord sur le sauvetage de la Grèce, salué jeudi dernier par un bond de 6 % environ des Bourses européennes, et l'annonce de son projet de référendum par le Premier ministre grec, Georges Papandréou. Une annonce qui replonge les marchés dans les incertitudes dans lesquelles ils étaient empêtrés depuis des mois, avant le fameux plan de sauvetage du 26 octobre. Celui-ci semble désormais caduc aux yeux des investisseurs, convaincus que le peuple grec le refusera.

Or l'agence d'évaluation financière Fitch estime qu'un « non » des Grecs au référendum « augmentera le risque d'un défaut forcé » de la Grèce, avec à la clé de « graves conséquences pour la stabilité financière et la viabilité de la zone euro ». Un avis partagé par le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, également président de l'Eurogroupe, qui a déclaré ne pas pouvoir « exclure » une faillite de la Grèce en cas de « non » au référendum.

Ce scénario serait lourd de conséquences pour les banques françaises et allemandes, qui figurent parmi les plus exposées à la dette grecque. En témoignent les chutes de l'ordre de 10 % accusées mardi par les valeurs bancaires (lire ci-contre). Les banques seraient d'autant plus fragilisées qu'elles sont également des créanciers importants de l'Italie. Or ce pays se trouve en première ligne en cas de contagion de la crise de la dette grecque à d'autres pays de la zone euro.

Certes, le pire n'est jamais certain, et le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel se sont déclarés mardi « déterminés » à faire appliquer le plan de sauvetage de la Grèce. Il n'en reste pas moins que ce sont de longues semaines d'incertitude qui s'ouvrent pour les marchés boursiers.

Cette incertitude que les investisseurs détestent tant, et qui risque de replonger les indices dans une extrême volatilité, au cours des prochains mois. L'indicateur de la volatilité en Europe a d'ailleurs a bondi de 20 %, mardi, et, à Wall Street, l'indice VIX s'est envolé de plus de 19 % à 35,70.

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