Le web, boule de cristal des marchés ?

Trois chercheurs américains ont travaillé sur la capacité prédictive d'outils d'information comme Twitter ou Google. Un article de notre partenaire L'Echo (Bruxelles).
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Prédire avec un degré de certitude élevé le comportement des marchés financiers sur le court ou le moyen terme est un peu la pierre philosophale des temps modernes.

Et ils sont nombreux les nouveaux alchimistes à tenter d'échafauder formules et théories diverses afin de façonner cette boule de cristal dans laquelle apparaîtra le jour et l'heure du prochain rally ou du futur krach.

Un angle d'attaque parmi d'autres, consiste à mesurer le sentiment ou le niveau de confiance des investisseurs. Avec l'apparition d'internet et surtout l'émergence massive des réseaux sociaux, le sondage classique, incertain et onéreux, est en passe de rejoindre le musée de la Bourse.

C'est une des conclusions d'une étude menée par trois chercheurs américains. Intitulée "Predicting financial markets : comparing survey, news, twitter and search engine date" elle tente de jauger les capacités prédictives d'outils d'information disponibles sur le web.

Pour ce faire, nos chercheurs ont mis au point quatre indicateurs qui ont ensuite été confrontés à l'évolution de l'indice Dow Jones, au volume des transactions, à l'indice VIX qui mesure la volatilité et au cours de l'or. Les voici:

Le «Negative News Sentiment » se base sur l'analyse des mots employés dans des titres d'articles rédigés par huit médias spécialisés comme le Wall Street Journal, Bloomberg, Reuters,... et diffusés sur leur compte Twitter.

L'indicateur Google est conçu à partir de la récurrence de 26 termes lors des recherches effectuées par les internautes. Il s'agit de mots ou d'associations de mots comme : bearish, best stock, stock market crash,...

Deux indicateurs ont été élaborés à partir du site de micro-blogging Twitter. Le premier, le « Twitter Investment Sentiment » répertorie les tweets comprenant le mot « bullish » et ceux avec le mot « bearish ». Le second, le "Tweet Volumes of Financial Search Terms" confronte le contenu des tweets avec les 26 mots clés utilisés avec l'indicateur Google.

Pour plus de détails sur ces indicateurs et les méthodologies utilisées, je vous renvoie à l'étude que vous trouverez ici. Je vous préviens: c'est en anglais et il y a quelques petits formules mathématiques croquignolettes....

Passons directement aux conclusions de cette étude :

1. L'indicateur Google présente une corrélation significative avec la clôture du Dow Jones, les volumes de transaction et le VIX. Il a une valeur prédictive que n'ont pas les sondages sur le sentiment des investisseurs.

2. Les deux indicateurs basés sur Twitter possèdent une valeur prédictive statistiquement significative dans un horizon de 1 à 2 jours.

3. Les capacités prédictives des indicateurs basés sur Twitter sont supérieures à celles des sondages et à celles basées sur les titres des organes de presse.

4 Twitter semble plus performant que l'indicateur Google. Avant la nette baisse observée fin juillet et août 2011 par le Dow Jones, le volume de termes financiers contenus dans les tweets a cru quelques semaines avant celui de Google.

Voilà, comme le notent les auteurs de l'étude, les recherches sur la valeur prédictive des données que l'on trouve sur le web n'en sont encore qu'à leurs balbutiements et il reste beaucoup de zone d'ombre à explorer.

Et c'est tant mieux. Un brin de mystère, ce n'est pas plus mal, non?

A lire également sur le site l'Echo (cliquer ici) : "Prédire la Bourse grâce à Twitter" et "Un hedge fund calqué sur Twitter"

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