Les agences de notation mettent le CAC 40 à mal

Le prochain examen des notes des pays de l'Union européenne par Moody's et l'abaissement des perspectives de Fitch pour la croissance des pays industrialisés ont fait souffler un vent de pessimisme sur le marché parisien.
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Lundi noir à la Bourse de Paris. Affecté dans un premier temps par l'annonce de Moody's relative à la révision des notes des pays de l'Union européenne au premier trimestre 2012, le CAC 40 a accentué son plongeon après la publication des anticipations de l'agence Fitch quant à la croissance des économies avancées. Au final, l'indice a terminé sur une chute de 2,61% à 3.089,59 points. Ailleurs en Europe, le Dax a rendu 3,36%, le Footsie 1,83%, le Ftse Mib 3,79% et l'Ibex 3,11%.

Alors que le marché s'attendait à la réaction de l'agence de notation Standard & Poor's après le sommet européen des 8 et 9 décembre, c'est sa rivale Moody's qui a fait part de son pessimisme quant à la portée des décisions prises. "L'absence de mesure pour stabiliser les marchés du crédit à court terme implique que la zone euro, et l'Union Européenne dans son ensemble, restent exposées à de futurs chocs et que la cohésion de la zone euro est menacée de manière permanente", indique l'agence de notation dans un communiqué. En clair, Moody's estime que rien n'a été durablement réglé et que la crise en reste à un stade critique et instable. Conséquence, "à moins que les conditions du marché du crédit ne se stabilisent dans un avenir proche" l'agence de notation réexaminera les notes des pays de l'Union Européenne "durant le premier trimestre 2012".

A l'avertissement de Moody's, l'agence de notation Fitch a accentué les craintes en abaissant ses perspectives de croissance pour les principales économies avancées. Le PIB de ces pays devrait ralentir à 1,3% en 2011 et à 1,2% en 2012 avant de s'accélérer à 1,9% en 2013.

Ces annonces interviennent alors que le sommet européen de la semaine dernière n'a guère convaincu les investisseurs. "Nous n'avons pas de visibilité sur la mise en place de l'accord de Bruxelles. Cela nous inquiète davantage que la perte du triple A français déjà intégrée dans le cours des actions", a indiqué Dov Adjedj, vendeur d'actions chez Aurel BGC.

Dans ce contexte, l'adjudication italienne est passée au second plan. Pourtant le Trésor italien a pu placer sept milliards d'euros de bons à un an à un rendement inférieur à 6%, le goût du papier à court terme permettant à Rome d'échapper quelque peu à la pression qui pèse sur les titres de dette italiens après le sommet de l'Union européenne. A 5,952%, le rendement de l'émission à un an est juste en deçà du record de 6,087% depuis la création de la zone euro touché lors d'une opération en novembre.

Sur le front des valeurs

Malgré le relèvement de recommandation de Deutsche Bank sur le secteur bancaire européen - l'intermédiaire est passé de « négatif » à « neutre » - les valeurs bancaires ont rechuté. BNP Paribas a lâché 5,05%, Crédit Agricole 4,69% et Société Générale 4,88%

Les valeurs cycliques étaient également mal orientées à l'image d'ArcelorMittal (-6,72%), Renault (-5,04%), Lafarge (-4,41%) ou encore Schneider Electric (-4,16%).

Alstom (-3,71%) n'a pas profité de l'annonce, dimanche, de la signature d'un contrat d'une valeur de près de 400 millions d'euros portant sur la construction de la centrale électrique au gaz de 728 MW d'Al Mansuriya, au nord-est de Bagdad.

Hors CAC

Areva, suspendu de cotation une grande partie de la séance, a terminé sur une chute de 5,56% après avoir plongé de 12,69% lors de sa reprise de cotation. Le groupe nucléaire a présenté ce mardi son nouveau plan stratégique visant à améliorer sa rentabilité. Il enregistra des provisions pour un montant total d'environ 2,4 milliards d'euros et prévoit une perte opérationnelle comprise entre 1,4 et 1,6 milliard d'euros au titre de 2011.

Devise et Pétrole

La monnaie unique était en repli face au billet vert. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,319 dollar (-1,47%). Dans le même temps, les cours de l'or noir se repliaient. Le baril de Brent de la Mer du Nord lâchait 0,80% à 107,75 dollars tandis que le WTI valait 98,19 dollars (-1,23%)
 

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