Au lendemain de son bond de 2,66% sur fonds d'apaisement quant aux craintes liées à la zone euro, la Bourse de Paris ressent le besoin de reprendre son souffle. Vers 12h30, après avoir évolué la plus grande partie de la matinée dans le vert, le CAC 40 a inversé la tendance et perdait 0,44% % à 3.196,58 points.

Après sa forte hausse de la veille le marché parisien s'est dans un premier temps montré plus prudent et nerveux ce mercredi. Les effets des nouvelles qui ont porté le marché hier ont tendance à s'estomper et à laisser place à plusieurs inquiétudes. Ainsi, selon Chris Weston, de chez IG Markets, "d'un côté, les discussions en Grèce devraient être considérées comme un risque positif dans la mesure où il pourrait y avoir un accord très rapidement, mais le fait que la Grèce pourrait abandonner le principe de la restructuration volontaire rend les investisseurs nerveux".

Second facteur de nervosité, l'Espagne et l'Italie se présenteront jeudi sur le marché de la dette. De son côté, l'Allemagne a levé, ce mercredi, 3,15 milliards d'euros à échéance 5 ans avec un taux moyen de moins de 1%. Une première ! Les investisseurs se sont d'autant plus rués sur le papier allemand que, plus tôt, la santé de la première économie européenne a été confirmée lors de la publication d'une troisième estimation de son PIB pour 2011. Conformément aux attentes, sur l'année, la croissance a été de 3%.

Mais cette performance doit être tempérée. Au dernier trimestre, le PIB de la première économie européenne a reculé de 0,25%. Une statistique qui trouve un écho dans la dernière estimation de la croissance de la zone euro pour le troisième trimestre. Selon Eurostat, la croissance n'a été que de 0,1% contre une estimation à 0,2% précédemment. Un chiffre qui tend à confirmer les craintes d'une entrée en récession de la zone euro.

Par ailleurs, la séance est également animée par des entretiens entre d'une part le président français Nicolas Sarkozy et la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, et de l'autre entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil italien Mario Monti.

Et pour terminer une journée somme toute chargée, après la clôture, le livre Beige de la Réserve fédérale sera dévoilé.

Sur le front des valeurs

Plus forte hausse de l'indice, Alcatel-Lucent (+7,80%) s'envole après le relèvement de recommandation de Deutsche Bank. L'intermédiaire est dorénavant à l'achat sur le titre contre "conserver" précédemment.

Egalement à l'honneur, les valeurs cycliques sont parmi les plus fortes hausses à l'image de Lafarge (+3,14%),  Peugeot (+2,83%), Saint Gobain (+1,42%) ou encore Vallourec (+0,57%).

A l'inverse, Total (plus forte pondération de l'indice) perd 2%, pénalisé par le repli des prix du pétrole et la rechute de l'euro face au dollar.

Hors CAC

Ubisoft s'envole de 8,24%. Le groupe a revu à la hausse ses objectifs annuels pour prendre en compte les performances "solides" du troisième trimestre 2011-2012.

GFI s'octroie 5,74% après avoir annoncé être entré en négociation exclusive avec deux investisseurs institutionnels en vue de céder ses activités au Canada, sur la base d'une valorisation de 75 millions de dollars canadiens (58 millions d'euros environ).

Eramet (0,42%) a annoncé mardi la reconduction jusqu'à la fin de l'année du pacte d'actionnaires qui le lie à la Société Territoriale de Participation Industrielle (STCPI) au sein de la Société Le Nickel (SLN) en Nouvelle-Calédonie.

Devises et pétrole

Sur le marché des changes, la monnaie unique se replie face au billet vert. Vers 12h30 un euro s'échangeait contre 1,2708 (-0,53%). Dans le même temps, les cours de l'or noir se repliaient. Le baril de Brent de la Mer du Nord lâchait 0,24% à 113,01 dollars tandis que le WTI perdait 0,82% à 101,46 dollars.