Mise en application de la réforme du crédit consommation

Certains établissements de crédit s'attendent à une baisse de bénéfice de 20 %.
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C'est ce week-end (celui du 1er mai !), plus de deux ans après les premières annonces du gouvernement, que les mesures les plus visibles de la loi portant réforme du crédit à la consommation (LCC) sont entrées en vigueur. « La plupart des établissements spécialisés sont prêts », affirme Éric Delannoy, vice-président du cabinet de conseil Weave. L'adaptation aura été douloureuse. La seule transformation des systèmes informatiques qui traitent les données relatives aux crédits renouvelables aurait coûté jusqu'à plusieurs dizaines de millions d'euros. Les établissements ont en effet dû intégrer les nouvelles règles en terme d'amortissement minimal des crédits renouvelables (un encours de moins de 3.000 euros devra être remboursé en moins de trois ans par exemple) ou encore de convergence des taux de l'usure (dans deux ans, les taux de l'usure applicables au crédit amortissable et au crédit renouvelable devront avoir totalement convergé). Reste maintenant à peaufiner la formation des équipes.

De plus, suite à cette réforme, les établissements n'auront quasiment plus aucun intérêt à proposer des crédits renouvelables supérieurs à 6.000 euros. En dépit d'un lobbying intensif auprès de Bercy, les taux de rentabilité indécents du milieu des années 2000, appartiennent donc bel et bien au passé.

Nouvelles stratégies

Confrontés à la limitation des taux sur le crédit renouvelable, à la montée du coût du risque et à la baisse de la production, les établissements comme Cofinoga (dont l'activité repose à 80 % sur le revolving), Finaref ou encore Cofidis (même si la société a surtout des crédits de petits montants) risquent de vivre une période difficile. « 2011 sera une année de transition pour tous les établissements spécialisés : la baisse de leurs bénéfices pourrait atteindre 20 % », estime Eric Delannoy.

Pour compenser la chute de rentabilité attendue, ces derniers ont déjà commencé à développer de nouvelles stratégies. « Certains comme Cetelem cherchent à équiper leurs clients de produits bancaires ou d'assurances, d'autres travaillent de nouveaux segments de clientèles comme les seniors ou les salariés en CDD », explique Pierre Blanc, associé fondateur du cabinet Athling. De quoi préserver des bénéfices confortables.

 

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