Bercy souhaite rassurer les PME que la fragilisation des banques inquiète

Un durcissement des conditions d'accès au crédit est redouté. Les organisations patronales se rendront mardi à Bercy.
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La fragilisation des banques françaises exposées aux risques de défaut de la Grèce inquiète les PME. Moins solides financièrement que les entreprises de tailles intermédiaires (ETI) et les grands groupes, celles-ci redoutent un éventuel durcissement des conditions d'accès au crédit bancaire. Un durcissement qui, selon le Medef, a déjà été observé par certains de ses adhérents.

« Elles seraient en première ligne si la situation financière des banques devait se dégrader. Financer un investissement, voire même un besoin de fonds de roulement, pourrait s'avérer compliqué », redoute Pierre Gattaz, le président du groupement des fédérations industrielles (GFI). « Dans ce contexte, par mesure de prudence, les chefs d'entreprises peuvent décider de geler leurs projets d'investissements et d'embauches, provoquant ainsi le ralentissement de l'activité tant redouté selon le principe des anticipations auto-réalisatrices », poursuit la CGPME. « Ce serait dommage car rien n'indique que l'économie réelle souffre actuellement. Les indicateurs, comme les carnets de commande, sont au vert », indique François Drouin, le président d'Oseo.

Désengagement

Il n'y pas que l'accès au crédit bancaire qui pourrait se tarir. « À court terme, nous n'avons pas d'inquiétudes sur le financement les levées de fonds des entreprises ; les fonds disposent de capitaux disponibles. En revanche, il est certain que la fragilisation des banques risque de provoquer un certain désengagement de leur part à moyen long terme », s'inquiète Philippe Braidy, le président de CDC Entreprises.

À Bercy, on phosphore pour éviter que les inquiétudes des dirigeants de PME ne se transforment en peur panique. Prévues de longue date, la réunion qui se tiendra mardi au ministère de l'Économie en présence de François Baroin et Frédéric Lefebvre sur l'accès au crédit des TPE permettra aux organisations patronales de participer aux réflexions en cours pour apaiser les inquiétudes des PME. Selon nos informations, l'action des assureurs dans le financement des PME pourrait évoluer. « Nous y sommes favorables, à condition que les investissements des compagnies d'assurances dans les PME, contreparties des sommes placées par les assurés, respectent des critères minimum de rendement de liquidité et de sécurité », précise Bernard Spitz, le président de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), rappelant que les assureurs avaient investi 22,2 milliards d'euros dans les PME en 2010.

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