Les banques françaises ont besoin de 8,8 milliards d'euros

L'Autorité bancaire européenne a calculé les besoins nécessaires des établissements financiers sur la base de leurs expositions souveraines à fin juin et des rendements des emprunts d'Etat des différents pays européens à fin septembre. En Allemagne, l'effort de recapitalisation des banques allemandes est estimé à 5,2 milliards.
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Les banques européennes ont besoin de 106,4 milliards d'euros de capitaux supplémentaires pour atteindre un niveau de fonds propres "durs" de 9% tenant compte de leur exposition à des pays en crise ou menacés comme la Grèce, l'Espagne ou l'Italie, selon des chiffres indicatifs publiés mercredi par l'Autorité bancaire européenne (ABE).

Conformément au plan de recapitalisation adopté par les dirigeants européens, elles auront jusqu'à fin juin pour atteindre ce niveau de fonds propres et se verront entre-temps interdire de verser des dividendes et des bonus.

Dans un communiqué, l'ABE chiffre à 8,8 milliards d'euros les besoins des banques françaises et à 30 milliards ceux des banques grecques. Ceux des banques espagnoles s'établissent à 26,1 milliards et ceux des banques italiennes à 14,77 milliards.

L'effort de recapitalisation des banques allemandes est estimé à 5,2 milliards.

L'ABE indique avoir calculé les besoins nécessaires sur la base de leurs expositions souveraines à fin juin et des rendements des emprunts d'Etat des différents pays européens à fin septembre.

PAS DE BESOIN POUR LE CRÉDIT AGRICOLE

Un montant définitif sera publié en novembre, une fois publiés les comptes des banques pour le 3e trimestre qui devront s'accompagner de données sur leur capital et leurs expositions aux dettes souveraines.

Elles devront ensuite soumettre à leurs superviseurs nationaux des plans de recapitalisation qui devront être validés par ceux-ci après discussions avec l'ABE, précise l'Autorité bancaire européenne.

Le régulateur européen va dans le même temps s'assurer que les banques du Vieux continent augmentent leurs fonds sans pour autant se livrer à un "diminution excessive" de leurs engagements et de la taille de leur bilan, "afin d'en limiter l'impact potentiel sur l'économie réelle".

En France, BNP Paribas, Société générale et BPCE (Banque populaire-Caisse d'épargne), maison-mère de Natixis ont des besoins de capitaux supplémentaires de respectivement 2,1 milliards, 3,3 milliards et 3,4 milliards d'euros, selon les estimations indicatives publiées par l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP).

Le groupe Crédit Agricole est quant à lui considéré comme suffisamment capitalisé et n'aura dès lors pas besoin de fonds propres complémentaires.

Après la bourrasque boursière de cet été, qui a entraîné une chute brutale de leur valorisation, les principales banques françaises ont pris le mois dernier des mesures visant à réduire la taille de leur bilan et à renforcer leurs fonds propres.

La Société générale, perçue par les marchés comme l'une des banques européennes les pus vulnérables à la crise financière, a d'ores et déjà fait savoir qu'elle se recapitaliserait en mettant en réserve ses résultats et qu'elle sollicitera ses actionnaires si besoin.

A travers la réduction de la taille de son bilan, la banque, dont la valeur en Bourse a été divisée par deux depuis le début de l'année, espère augmenter ses fonds propres de quatre milliards d'euros d'ici 2013.

A la Bourse de Paris, les valeurs bancaires françaises ont clôturé en baisse mercredi soir. BNP a terminé la séance sur un repli de plus de 2%, Société générale de 1,24% et Crédit agricole de 0,96%. L'indice bancaire européen a fini en recul de 0,31%.

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