Trafic perturbé sur le réseau SNCF en raison d'une grève

reuters.com  |   |  508  mots
Trafic perturbe sur le reseau sncf en raison d'une greve[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

par Antony Paone

PARIS (Reuters) - Le trafic était fortement perturbé mardi en France sur le réseau SNCF, trois organisations syndicales ayant appelé à la grève pour réclamer des augmentations de salaires afin de faire face à la hausse du coût de la vie.

Un train sur deux en moyenne roulait sur le réseau transilien en Île-de-France, tout comme deux TER sur cinq en région, et un train sur trois en moyenne pour les trains intercités, selon la SNCF qui a également dû annuler plusieurs TVG Inoui et Ouigo sur la journée.

"Je ne sais pas exactement sur quoi la grève portait. Je suis sûr qu'ils ont des demandes. Et je respecte ça. Mais les gens ont aussi fait des projets de voyages et il faut respecter cela aussi", a dit à Reuters Reza Terakshani, un Américain qui devait se rendre à Genève pour prendre l'avion jusqu'à Istanbul, en Turquie, mais dont le train a été annulé.

La CGT Cheminots, Sud-Rail et la CFDT Cheminots, qui ont déposé un préavis de grève unitaire, réclament des augmentations générales de salaire ainsi qu'une revalorisation des primes, allocations et indemnités pour tenir compte de l'augmentation du coût de la vie. L'UNSA Ferroviaire, qui représente les salariés de l'encadrement, ne s'est pas jointe au mouvement.

"Evidemment, quand vous voulez prendre votre train et que votre train n'est pas là, vous n'êtes pas très content, mais est-ce qu'il ne faut pas aller un peu plus loin?", s'interroge Fabien Villedieu, porte-parole de Sud Rail.

"Le problème numéro un en France, ce ne sont pas les grèves à la SNCF, c'est le blocage des salaires. C'est que les salaires ne suivent pas le pouvoir d'achat", ajoute-t-il.

Les quatre organisations représentatives étaient reçues en matinée par la direction pour discuter d'éventuelles revalorisations salariales. Les cheminots pourraient être invités à se prononcer sur d'autres journées de grèves dans les prochaines semaines, dit-on de source syndicale.

Sud-Rail réclame une augmentation de 300 euros net pour tous les salariés, l'instauration d'un 13e mois pour tous (salariés sous statut de cheminots et contractuels) et la revalorisation de toutes les primes pour tenir compte du coût de la vie.

Les mouvements sociaux se multiplient en Europe dans les transports, l'énergie et la fonction publique, alors que l'inflation enregistre des niveaux records dans la zone euro. Les syndicats du secteur aérien appellent en France à des grèves du 8 au 10 juillet puis encore du 13 au 17 juillet.

Le gouvernement a accepté la semaine dernière d'augmenter le point d'indice qui sert de base de calcul à la rémunération des fonctionnaires de 3,5%. Cet indice n'avait pas bougé depuis 2017.

A la SNCF, les cheminots n'ont pas obtenu d'augmentation générale des salaires depuis huit ans, ce qui a entraîné une perte de pouvoir d'achat de 15%, selon Sud Rail.

(avec Léa Guedj et Caroline Pailliez, édité par Jean-Stéphane Brosse)