Bosnie : Le choix entre nationalisme et réformisme, clé des législatives

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Elections presidentielles et parlementaires dans un centre de vote situe dans une ecole de livno[reuters.com]
(Crédits : Dado Ruvic)

par Daria Sito-Sucic

SARAJEVO (Reuters) - Les électeurs de Bosnie-Herzégovine étaient appelés aux urnes dimanche pour élire la nouvelle présidence collégiale du pays, leurs députés et les membres des assemblées régionales et locales, un scrutin dominé par l'affrontement entre partis nationalistes et réformistes.

Près de 3,4 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales dans un pays qui traverse sa pire crise politique depuis la fin de la guerre civile.

Les bureaux de vote, ouverts depuis 07h00 (05h00 GMT) ont fermé à 19h00 (17h00 GMT); les premiers résultats officiels sont attendus à minuit mais les partis politiques devraient publier leurs propres estimations vers 22h00.

A 15 heures, la participation s'élevait à 35%.

La campagne électorale a été marquée par de nombreux discours au ton nationaliste et agressif de partis toujours marqués par les divisions ethniques du pays, reléguant au second plan les enjeux liés à la crise économique.

L'absence de sondages d'opinion fiables rend tout pronostic périlleux mais bon nombre d'analystes estiment que les partis nationalistes continueront de dominer la scène politique à l'issue du scrutin et que le principal changement pourrait venir du camp des musulmans de Bosnie, le plus important et le plus diversifié d'un point de vue politique.

Le chef de file du Parti de l'action démocratique (SDA), Bakir Izetbegovic, est en lice pour le poste réservé à la communauté des musulmans de Bosnie au sein de la présidence collégiale face à Denis Becirovic, candidat du Parti social-démocrate (SDP), anti-nationaliste, soutenu par 11 mouvements d'opposition issus de la société civile.

L'autre grand duel oppose le chef de file du camp séparatiste de la République serbe de Bosnie, Milorad Dodik, à l'économiste d'opposition Jelena Trivic

Au sein du camp croate, plusieurs partis ont averti qu'ils pourraient bloquer la formation d'un gouvernement si le modéré Zeljko Komsic remporte le siège réservé à la communauté croate dans la présidence collégiale, affirmant qu'il ne pourrait être élu qu'avec des voix de Bosniaques et qu'il ne serait donc pas légitime pour représenter les Croates.

(Reportage Daria Sito-Sucic, version française Marc Angrand et Nicolas Delame)