L'Arizona valide une loi de 1864 interdisant l'avortement

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Des militants du droit a l’avortement s’embrassent a phoenix, arizona[reuters.com]
(Crédits : Joel Angel Juarez/usa Today Netw)

(Reuters) - La Cour suprême de l'Arizona a ressuscité mardi une loi de 1864 interdisant presque totalement l'avortement, dans un Etat où l'IVG, l'un des grands enjeux de l'élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis, était déjà bannie depuis 2022 après quinze semaines de grossesse.

Les juges de la plus haute juridiction de l'Etat de l'Ouest américain ont estimé par quatre voix pour et deux voix contre que cette loi était applicable, comme le soutenaient un obstétricien opposé à l'avortement et un procureur de comté.

La procureure générale de l'Arizona Kris Mayes, une démocrate, a qualifié cette décision d'"affront à la liberté", ajoutant qu'elle ne comptait pas engager de poursuites contre des médecins ou des femmes en vertu de cette "loi draconienne".

"La décision d'imposer à nouveau une loi venant d'une époque où l'Arizona n'était pas un Etat, où la Guerre civile faisait rage et où les femmes ne pouvaient même pas voter restera dans l'Histoire comme une tache sur notre Etat", a-t-elle déclaré.

La loi de 1864 interdit tout avortement sauf si la vie de la mère est en danger et prévoit une peine de cinq années de prison pour quiconque pratique une IVG.

L'Arizona n'en a pas fini avec cette question, plusieurs groupes de défense du droit à l'avortement ayant récemment annoncé avoir récolté suffisamment de signatures pour soumettre à référendum en novembre prochain l'inscription de l'IVG jusqu'à la viabilité du foetus dans la Constitution de l'Etat.

La lutte entre partisans et adversaires de l'avortement bat son plein aux Etats-Unis depuis que la Cour suprême fédérale a révoqué, en juin 2022, l'arrêt Roe vs Wade de 1973 qui avait ouvert la voie à la légalisation de l'avortement aux Etats-Unis.

Face aux républicains et religieux conservateurs qui veulent le limiter ou l'interdire, le président démocrate Joe Biden défend le droit des femmes à disposer de leur corps.

"Cette décision est le résultat du programme extrémiste des élus républicains qui se sont engagés à priver les femmes de leur liberté", a-t-il réagi mardi à l'annonce de la décision de la Cour suprême de Phoenix.

(Brendan Pierson, Nate Raymond, Jean-Stéphane Brosse pour la version française)