Fonds structurés : un concept tentant mais risqué

Ces produits sont souvent construits sur des calculs complexes permettant d'assurer la garantie à échéance. Mais la maîtrise des risques reste difficile à appréhender.
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Le concept est séduisant : alléger les risques tout en promettant de récupérer sa mise initiale, voire de gagner de l'argent. C'est ce type de promesses que les fonds structurés ou fonds garantis offrent aux investisseurs à travers des montages financiers souvent complexes. Le but est de garantir le capital de départ, tout en bénéficiant de la hausse, voire de la baisse, des marchés financiers dans une certaine limite préétablie.
Mais comment faire pour obtenir un tel résultat sans prendre de risques ?
Pour Emmanuel Bourdeix, directeur gestion actions, diversifiée et structurée chez Natixis Asset Management, « la plupart des produits structurés ont deux composantes. D'une part, un rendement obligataire qui assure la garantie du capital à échéance. Cette garantie bénéficie d'une assurance contractée auprès d'une banque, qui se porte garante pour assurer ce capital à échéance. La seconde composante, plus complexe, est assurée par la prise d'une option permettant de bénéficier de la hausse du marché actions. » Un montage nécessitant des formules souvent complexes et une confiance dans le promoteur du produit. Car si l'Autorité des marchés financiers a demandé que les prospectus de ces produits soient plus clairs pour les particuliers, la formule permettant de calculer le gain futur reste souvent un mystère.
La promesse est donc d'assurer, avant tout, la mise de départ. Ainsi, « au cours de l'été, la revalorisation de la partie obligataire a compensé la baisse de la composante action, ce qui nous a permis d'avoir des valorisations proches du niveau de garantie pour les produits lancés en début d'année », souligne Emmanuel Bourdeix. Mais certains produits
sont beaucoup plus difficiles à gérer dans des périodes de baisse de marché. C'est le cas des fonds à coussin, qui promettent une garantie du capital à une échéance donnée, mais qui sont ouverts à la commercialisation en permanence, contrairement aux fonds garantis. « Dans ce cas de figure, la baisse des marchés entraîne une sécurisation partielle du fonds pour assurer une garantie qui peut aussi bien être permanente ou à échéance », indique encore Emmanuel Bourdeix.
Quoi qu'il en soit, le calcul de la valeur liquidative de ces fonds se fait en « mark to market ». Mais la complexité des formules et l'utilisation de produits souvent complexes rendent le calcul plus compliqué qu'il n'y paraît. D'ailleurs, la
société de services AMfine Services & Software a mis en place une application qui permet le calcul théorique des valeurs liquidatives (VL) quotidiennes des fonds garantis. « Notre but est de délivrer une analyse indépendante de ces calculs et nous avons déjà testé 150 fonds. Dans 90 % des cas, l'écart par rapport à la VL publiée est d'environ
4 %. Dans les autres cas, une investigation plus poussée est nécessaire pour comprendre les écarts », explique Michael Priem, président d'AMfine.
Ainsi, AMfine devrait lancer d'ici la fin de l'année un site Internet recensant les fonds structurés sur le marché avec les analyses adéquates pour chaque produit. Un bon moyen d'assurer une sécurité supplémentaire pour le porteur de fonds.

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