Les banques jouent le rapprochement

Propulsés au centre de la tourmente — même si les états sont venus à leur secours — les établissements français ont trouvé une porte de sortie : la consolidation.

Le mouvement de consolidation avait débuté depuis quelques années, mais la crise est venue l'accélérer. Aujourd'hui, l'intégration de Fortis dans BNP Paribas est en voie d'achèvement ? une opération qui a valu à son directeur général, Baudouin Prot, d'être élu « stratège de l'année 2009 » par les lecteurs de « La Tribune » ? ; le rapprochement de la Caisse Nationale des Caisses d'épargne et de la Banque Fédérale des Banques Populaires, l'été dernier, a déjà donné naissance au groupe BPCE. Enfin, celui des gestions d'actifs de Société Générale et de Crédit Agricole dans Amundi est acté depuis la fin de l'an dernier.

Pour le client particulier, ces réorganisations ne changeront pas vraiment son environnement. BPCE, par exemple, est un nom surtout connu des investisseurs institutionnels. Pour vous et moi, les 8.000 agences des réseaux des Caisses d'épargne et des Banques Populaires continueront de commercialiser des produits sous leur propre marque, à l'image de ce que fait le réseau LCL, filiale du groupe Crédit Agricole.

Mais ce mouvement de consolidation a permis de créer de nouveaux géants français. « Ces rapprochements renforcent nos leaders mondiaux », se réjouit Pierre Bollon, le délégué général de l'Association française de la gestion financière (AFG). Du coup, la France aligne deux ensembles bancaires parmi les dix premiers groupes de gestion au monde. Et quatre parmi les vingt premiers. Dans notre classement 2009, nous avons toutefois conservé les entités séparées, car ces rapprochements n'étaient pas effectifs.

Nouvelle donne

Le gros de la crise est donc passé pour les banques. Mais attention à ne pas rêver... « Les marchés se sont ranimés même s'ils sont encore convalescents. Cependant les déséquilibres internationaux s'accroissent, nos industries sont fragilisées et le centre de gravité se déplace vers les pays émergents à grande vitesse. Ce qui nous oblige tous, y compris nous, régulateurs, à nous adapter », rappelait fin janvier Jean-Pierre Jouyet, le président de l'AMF.

De bonnes surprises ? comme le retour de l'appétit pour les OPCVM ? sont tout de même au rendez-vous. à l'effet marché, largement positif grâce au vif rebond enclenché en mars, s'est ajouté à partir du mois de mai un effet souscription qui a dopé la remontée des encours sous gestion. Ce qui, au passage, a fait du bien aux bilans des banques. Pour la première fois depuis trois ans, l'encours des OPCVM en France a retrouvé une croissance à deux chiffres : +11 % à 2.617 milliards d'euros l'an dernier, après un plongeon de 11 % en 2008 et un infime +3,5 % en 2007. « Plus salutaire, on a observé un rééquilibrage du mix-produit vers les actions et les obligations », commente Pierre Bollon. Autre élément saillant de l'année passée : la rationalisation des offres. La création de nouveaux OPCVM, mais surtout la rationalisation des gammes existantes a entraîné une nette diminution du nombre d'OPCVM : on s'en réjouit.

Dernier point, dans ce remodelage du paysage bancaire hexagonal, les établissements mutualistes, longtemps en concurrence frontale avec les grandes banques cotées, ont opté pour un recentrage radical ? un retour vers le client et la banque traditionnelle ? éloigné des activités de marchés. Le client ne devrait pas s'en plaindre.

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