Du pétrole et du gaz, encore dominants...

Laisser pétrole et gaz sous terre : la solution radicale préconisée par certains avocats de la planète pour modérer le changement climatique est loin d'être d'actualité. Et ce n'est pas la catastrophe japonaise qui relance les interrogations sur le nucléaire qui va changer la donne (même si le ralentissement de l'activité dans l'archipel se traduit d'abord par de moindres importations d'or noir).
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Les hydrocarbures obnubilent les politiques, les relations internationales (les tensions actuelles dans le monde arabe en témoignent au premier chef), mais aussi les investisseurs. Ces matières premières représentent plus de 10 % des indices boursiers américains et européens et accaparent les capacités d'investissement disponibles. Malgré des réserves déclinantes, les hydrocarbures représenteront encore dans vingt ans l'essentiel de la demande énergétique. Soit 28 % pour le pétrole et 22 % pour le gaz en 2035 selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Une hypothèse plus économe en carbone, celle du « scénario 450 » (qui prévoit une réduction des gaz à effet de serre à 450 parts par milliers dans l'atmosphère), ne montre pas de différence très marquée, pétrole et gaz représentant alors conjointement 46 % de la demande à cet horizon.

Depuis que le pétrole a été découvert, le monde a eu peur d'en manquer, et la recension des réserves exactes de chacun fait l'objet d'une surenchère permanente. Pourtant, si 1.000 milliards de barils ont déjà été consommés, il en reste tout autant dans les champs en exploitation - voire deux fois plus si l'on en croit la United States Geological Survey. Des montants auxquels il convient d'ajouter 600 milliards de barils non conventionnels, commes les sables bitumineux ou les huiles de schiste. Des huiles non conventionnelles coûteuses à extraire, mais qui commencent à arriver sur le marché, notamment le pétrole issu des sables bitumineux au Canada. Les projections de long terme ne prennent pas en compte les éventuelles ruptures technologiques qui peuvent modifier l'état des réserves.

Ainsi, l'Institut français du pétrole (IFP) travaille sur des solutions chimiques permettant d'optimiser le taux de récupération des huiles d'un champ, une option qui permettrait de dégager des réserves supplémentaires importantes. Et une véritable révolution s'est produite aux États-Unis, avec la fracturation hydraulique (voir encadré) : une technique qui consiste à injecter de l'eau et des produits chimiques à très haute pression pour récupérer le gaz et l'huile emprisonnés dans la roche. Initialement concus pour le gaz, ces procédés sont aussi en train de susciter de nouvelles exploitations pétrolières. L'an dernier, la production américaine de pétrole a atteint son plus haut niveau depuis dix ans (7,51 millions de barils jour) grâce, notamment, au pétrole de schiste. Le pétrole et le gaz sont des fossiles encore bien vivants, et sans doute pour longtemps.

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