Une affaire d'hommes et de culture

Au-delà des questions techniques, la sécurité industrielle fait appel à la connaissance des comportements humains. Une dimension essentielle à prendre en compte.
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À chaque accident, le réflexe est le même : trouver la faille technique. La vanne défectueuse, la canalisation trop ancienne, le joint qui a lâché... Mais la sécurité industrielle est aussi une affaire d'éducation des hommes, rappellent en choeur tous les experts du secteur. Ces hommes, ce sont les salariés des sites ou de leurs sous-traitants, bien sûr, premiers exposés en cas de problème mais qui peinent pourtant à maintenir leur vigilance en éveil, surtout lorsque l'organisation est prioritairement axée sur la productivité. Mais ce sont également les riverains de ces mêmes sites, souvent ignorants de ce qui se fabrique derrière les murs de ces usines proches.

Comment entretenir et développer les réflexes de sécurité dans les usines ? Comment inciter les salariés à signaler les dysfonctionnements qu'ils peuvent constater ? Comment intégrer les entreprises sous-traitantes ou les intérimaires dans une politique de sécurité ? Comment dialoguer intelligemment avec les populations avoisinantes ? La réflexion, on le voit, ne peut se cantonner aux seules connaissances techniques ou aux calculs de probabilité d'accidents. C'est bien le comportement des hommes qu'il s'agit de mieux cerner, des hommes « faillibles certes, mais indispensables » comme l'explique Jean-Marc Jaubert, le directeur sécurité de Total. Et ce sont des hommes qu'il faut informer et écouter pour développer et entretenir ce qui doit devenir une véritable culture. L'industrie n'a pas le choix car c'est son acceptabilité, et donc sa survie sur nos territoires, qui est en jeu.

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