Un institut pour développer la culture de sécurité

Les plans de prévention décidés après l'explosion de l'usine AZF ont pris beaucoup de retard. Et ils butent sur des problèmes ?de financement des travaux imposés aux riverains.
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Entreprises, syndicats, chercheurs, collectivités locales, associations de riverains ou de victimes... Difficile de rassembler tous les acteurs concernés par les problèmes de sécurité industrielle et de les faire discuter. C'est de ce constat qu'est né en 2003, à Toulouse, l'Institut pour une culture de sécurité industrielle (Icsi). « L'ICSI a été créé à Toulouse à cause d'AZF, bien sûr, mais aussi parce qu'il y avait localement plusieurs chercheurs et universitaires intéressés par le sujet », explique Gilles Vacher, secrétaire général de cet institut et ancien directeur sécurité au sein de Rhodia. Après deux ans de gestation, une structure est créée par quelques industriels fondateurs (Total, Airbus et EDF), des centres de recherche (CNRS et Institut National Polytechnique de Toulouse) et des collectivités locales (Communauté urbaine du Grand Toulouse et Région Midi-Pyrénées). Au fil des années viendront s'ajouter d'autres entreprises (SNCF, RATP, Alstom, Areva, Rhodia, Sanofi-Aventis etc.), des centres de recherche spécialisés (Ineris, IRSN), les grands syndicats de salariés, les associations de victimes etc. « En 2005, lorsque le gouvernement a décidé de favoriser la création de fondations de recherche en apportant un euro d'argent public pour chaque euro d'argent privé, nous avons créé la Foncsi, la Fondation pour une culture de sécurité industrielle », poursuit Gilles Vacher.

« Concernant la recherche, l'Icsi et la Foncsi fonctionnent selon des modalités différentes, ajoute Gilles Motet, le directeur scientifique de la Foncsi. L'Institut mène des travaux à la demande de ses membres qui trouvent là l'opportunité de partager ce qu'ils font, de mutualiser autant des questions que des idées et des moyens. La Fondation, de son côté, révèle tout d'abord les questions émanant de la société grâce à des relations avec le terrain (associations, collectivités, industriels, syndicats, etc.) par l'organisation de groupes d'échanges. Ces questions de terrain, le Conseil Scientifique de la Fondation s'en empare, les complète, et les reformule en questions scientifiques. La Fondation lance ensuite des appels d'offres, sélectionne des équipes de recherche et les accompagne dans leurs travaux ».

Depuis cette création, la Foncsi a soutenu 10 thèses de doctorat et 26 projets de recherche, pour un budget total de 3,4 millions d'euros. Fondation reconnue d'utilité publique, elle édite aussi les Cahiers de la sécurité industrielle, accessibles gratuitement sur Internet, et organise des séminaires ainsi que des écoles d'été internationales.

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