Chez GrDF, la sécurité fait partie des gènes de l'entreprise

La filiale de GDF Suez s'inquiète surtout des dommages causés par les travaux sur son réseau de distribution de gaz. Des décrets sont prévus qui devraient accroitre la responsabilité des maîtres d'ouvrage. Mais ils tardent à être finalisés.
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« Chez nous, la sécurité industrielle a toujours été une ligne directrice forte, je dirais même la priorité des priorités », assure Olivier Coursimault, le directeur des régions Île-de-France et Auvergne Centre Limousin de GrDF, la filiale de GDF Suez chargée des 190.000 kilomètres de réseau de distribution de gaz naturel. « D'abord parce que notre premier devoir est de garantir la sécurité de l'outil qui nous est confié par les collectivités locales. Et, au-delà, parce que c'est un projet très fédérateur dans l'entreprise, une façon de regagner de la fierté pour nos salariés. » Le budget consacré à la sécurité du réseau est loin d'être anodin : 1 million d'euros par jour, dont la moitié pour la modernisation, 30 % pour la maintenance et 20 % pour la recherche et la formation.

« Notre réseau, en acier et en polyéthylène, présente une très bonne tenue dans la durée, et le principal risque réside dans l'endommagement de nos ouvrages à cause de travaux sur la voie publique », poursuit Olivier Coursimault. De fait, les derniers accidents mortels enregistrés par GrDF, fin 2007 et début 2008 à Bondy, Noisy-le-Sec et Lyon, ont pour origine des travaux de ce type. Ces endommagements, heureusement sans conséquences graves dans la plupart des cas, sont encore de l'ordre de 4.400 par an, selon le ministère de l'écologie. « Nous les avons réduits d'un tiers entre 2006 et 2010, mais cela reste insuffisant et nous enregistrons un effet de plateau en 2011 », regrette le dirigeant. Pourtant, GrDF a mené une vaste action de sensibilisation auprès des entreprises de travaux publics. « Nous avons formé 56.000 de leurs salariés et 18.000 agents des collectivités locales aux risques et au respect de la réglementation. » Selon Olivier Coursimault, la situation ne s'améliorera vraiment qu'avec l'arrivée des nouveaux décrets sur les travaux réalisés à proximité des réseaux sensibles (gaz, hydrocarbures, produits chimiques, électricité, télécoms, eau, soit 2,5 millions de kilomètres au total). Ces textes, en gestation depuis mars 2008, devraient créer un guichet unique à destination des maîtres d'ouvrage et des entreprises de travaux, avec une base de données sur les réseaux exhaustive et facile d'accès. « Ils devraient aussi instaurer de nouvelles obligations pour les maîtres d'ouvrage et des visites préalables avant le début des chantiers pour le gestionnaire de réseau », indique Olivier Coursimault.

Au-delà de ce handicap des travaux, GrDF met tout en oeuvre pour sécuriser le réseau. Les anciennes canalisations en fonte grise, à l'origine d'explosions mortelles, à Dijon en 1999 et Mulhouse en 2004, « ont été résorbées fin 2007, assure Olivier Coursimault. Mais cela ne nous empêche pas de faire des recherches plus poussées sur des confusions qui auraient pu être faites sur nos plans du réseau ». La cartographie, désormais entièrement numérisée, est un outil majeur pour GrDF. « Notre réseau a 22 ans de moyenne d'âge. Pour les parties les plus anciennes, datant des années 1970, nous avons refait l'inventaire de tous les éléments de façon très complète ». L'entreprise traque aussi la moindre fuite de gaz à l'aide d'outils très sophistiqués, comme ce véhicule de surveillance équipé de capteurs « renifleurs » de gaz vingt fois plus sensibles que le nez humain.

Mais la technique ne fait pas tout. « Notre philosophie, c'est qu'il n'y a jamais de situation établie et qu'il nous faut rester attentifs en permanence, martèle Olivier Coursimault. La sécurité fait partie des gènes de l'entreprise et tout le management est mobilisé autour de cet enjeu. »

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