L'eG8 Forum, un test pour les divergences entre l'Europe et les États-Unis

Les grands patrons du Net s'expriment pendant deux jours sur la neutralité des réseaux, le droit d'auteur et la protection des données personnelles.
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Financement des réseaux télécoms, protection des données personnelles, droit d'auteur, un test grandeur nature commence mardi à Paris à l'eG8 Forum. Pendant deux jours, les patrons du numérique s'exprimeront sur les problématiques du secteur. Une synthèse des travaux sera portée au G8 de Deauville par une délégation conduite par Maurice Lévy et dont feront a priori partie le directeur exécutif de Google Éric Schmidt, Hiroshi Mikitani (le PDG de Rakuten, repreneur de PriceMinister), et le PDG de France Télécome;lécom Stéphane Richard. « On verra quel est l'état d'esprit des représentants. Est-ce qu'il y a vraiment deux camps qui s'affrontent, l'un anglo-saxon, l'autre reste du monde ? », s'interroge Marc Simoncini, créateur de Meetic. Le financement des réseaux télécoms, à l'heure de la croissance du trafic vidéo, appelé « neutralité du Net », sera au centre des débats. « Qui, de l'État, des entreprises ou du citoyen, doit payer ? » indique l'entrepreneur.

« L'État doit-il intervenir ? »

Mercredi matin, Neelie Kroes aura un échange avec Ben Verwaayen, le PDG de l'équipementier Alcatel-Lucent. Fin avril, la commissaire européenne à l'économie numérique avait rendu un rapport jugé tiède, témoignant de son attachement à la non-discrimination du trafic sur Internet sans recommander un ancrage législatif de ce principe.

Très attendue aussi, la question du droit d'auteur. La presse américaine s'interrogeait mardi sur les velléités de la France, jugée très favorable au monde de la culture. Et de citer la loi anti-piratage Hadopi, et le prix unique du livre numérique voté ces derniers jours, qui n'a pas les faveurs de la Commission européenne. Par extension, « la désintermédiation des contenus est une question importante. Faut-il laisser faire le marché ou l'État doit-il intervenir ? » lâche Gilles Babinet, le nouveau président du Conseil national du numérique (CNN). Avec la présence de Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, la protection des données personnelles ne sera pas évitée.

Autre sujet de divergence : la fiscalité, à l'heure où Amazon, Google et autre Facebook profitent des montages entre certains pays d'Europe et les paradis fiscaux. « La distorsion fiscale a dépassé la souveraineté des États, avec des impacts sur l'emploi », indique Gilles Babinet. Certains souhaitent voir s'ouvrir d'autres sujets plus sociaux. « Il faut se poser la question de la démocratisation de l'accès à Internet dans le monde. Les pays riches ont une responsabilité vis-à-vis des pays pauvres », indique Fabrice Sergent, à la tête de Cellfish Media, qui avait créé Club Internet.

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