« Paris Photo est aussi un lieu de prospection »

Inviter le Japon à Paris Photo en 2008 ? C'était lui. L'Iran et les pays arabes en 2009 ? Encore lui. L'Europe centrale aujourd'hui ? Toujours lui. En trois ans, Guillaume Piens a hissé le salon au plus haut.
Guillaume Piens commissaire général du salon Paris Photo

Comment avez-vous vu évoluer le salon ?

En 1997, Rik Gadella a imaginé avec le salon Paris Photo un concept brillant. Nous [le groupe Reed Expositions, Ndlr] l'avons repris en 2002 sans rien inventer. Ce qui ne nous a pas empêchés d'amener une ouverture vers la photographie contemporaine. Nous avons misé sur les découvertes en mettant chaque année un pays ou une région à l'honneur à travers des plates- formes d'une véritable puissance curatoriale. À partir de 2008, nous sommes également allés vers la photo non occidentale. Aujourd'hui, le salon est aussi un lieu de prospection.

Comment sélectionnez-vous les galeries invitées ?

Nous sommes extrêmement exigeants sur les projets des participants. Chaque accrochage doit être pensé et c'est en fonction de cela que se fait la sélection d'une galerie, sachant que nous accueillons chaque année obligatoirement trente nouveaux venus. Enfin, la foire s'est mondialisée.

Qu'en est-il des ventes ?

La photo ne cesse de s'apprécier, ce qui permet au marché de tenir bon. Au début, les records étaient pour la photographie ancienne. Aujourd'hui, les gens trouvent refuge dans le vintage [tirage d'époque, Ndlr] et réexplorent les années 1960-1970. Les photos de Diane Arbus ont atteint des prix conséquents parce que ses oeuvres ont été validées par l'histoire. On sent aussi des emballements. Pour le Sud-Africain Pieter Hugo notamment l'an dernier. Ou le Français Mohamed Bourouissa auparavant. Dans l'ensemble, les gens dépensent chez nous entre 2.000 et 10.000 euros pour une photo. Ils sont aussi plus attentifs à leur investissement. Le dimanche, au salon, est frénétique parce que chacun a passé les jours précédents à comparer les prix et qu'il se décide à l'issue de la manifestation.

Paris Photo, ce sont aussi des prix remis pendant le salon.

Oui. Le Grand Prix SFR Jeunes Talents photo met les amateurs en relation avec le marché. C'est une plate-forme extraordinaire qui a notamment permis au lauréat de l'année dernière de vendre toutes ses photos. Le prix BMW, décerné par un jury très prestigieux, vise à mettre en avant la création contemporaine et récompense toujours de très bons artistes.

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