Vers des modèles bancaires plus typés

Le nouvel environnement devrait pousser les groupes bancaires à se concentrer sur leurs points forts, à supprimer ou mettre en commun certaines activités.
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Après les affres de 2008, le rebond en trompe-l'oeil de 2009 et le brouillard réglementaire de 2010, l'année qui commence sera-t-elle celle du retour à la normale pour les banques ? Rien n'est moins sûr, tant la situation reste instable.

D'abord, certains secteurs bancaires nationaux demeurent sous pression, notamment en Irlande, en Espagne et en Allemagne, ce qui laisse présager une nouvelle vague de restructurations. Mais surtout, « l'évolution du cadre réglementaire, qui va peser sur la rentabilité de certaines activités, et l'industrialisation croissante du secteur, qui oblige à dégager des économies d'échelle pour rester compétitif, devraient pousser les groupes bancaires à se concentrer sur leurs points forts, et donc à simplifier et à typer davantage leur modèle économique », analyse Jean-Christophe Mieszala, directeur général de McKinsey France.

Certaines banques devraient ainsi réduire la voilure, voire se retirer de certains métiers. À l'image des groupes mutualistes français, qui ont engagé sous la pression de la crise un recentrage sur la banque de détail, limitant leurs activités de banque de financement et d'investissement (BFI) aux services nécessaires à leurs clients. Même les plus fortes, comme BNP Paribas et Société Générale en France, ont pris conscience qu'elles ne pourraient pas tout faire toutes seules. Mais plutôt que d'abandonner certaines activités, les banques devraient faire évoluer le profil de leurs métiers, comme le fait Société Générale en BFI, en réduisant le trading pour compte propre afin de se concentrer sur le service aux clients, ou encore dans le crédit à la consommation, en se retirant des marchés où elle ne dispose pas d'une base de dépôts.

Les banques seront aussi amenées à nouer des alliances pour atteindre la taille critique, à l'image des mouvements de concentration observés dans le courtage, les métiers de titres, la gestion d'actifs et les services de paiement. « Ce phénomène a marqué le pas en 2010 car les incertitudes réglementaires et conjoncturelles ont brouillé la valorisation des actifs, mais il devrait reprendre à mesure que l'horizon se dégage », anticipe Jean-Christophe Mieszala.

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