Le mouvement de concentration des mutuelles santé s'accélère

Sous la pression des nouvelles normes, les mutuelles santé doivent se professionnaliser et se regrouper pour mettre des moyens en commun.
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Emblématique du mouvement de concentration à l'oeuvre parmi les mutuelles santé françaises, Harmonie Mutualité a réalisé le 1er janvier 2011 sa dixième fusion. Le nouvel ensemble encaisse plus de 736 millions d'euros de chiffres d'affaires, protège 1,4 million de personnes et...e compte pas s'arrêter là.

La fusion entre Harmonie Mutualité, Prévadiès et Mutuelle Existence a été annoncée en juin 2010. Elle va créer en 2012 une nouvelle mutuelle géante de 2 milliards d'euros de cotisations et couvrir 4 millions de personnes, devenant du même coup le premier acteur de la complémentaire santé en France.

La plupart des fusions de mutuelles sont plus discrètes. Certaines se produisent au sein d'unions de mutuelles. Par exemple, au sein de l'union Radiance, elle-même adossée au groupe paritaire de protection sociale Aprionis (lire l'encadré ci-contre), la mutuelle bretonne SMP (issue d'une fusion en 2004) a ainsi décidé de fusionner avec la charentaise UMTNS. La nouvelle mutuelle créée couvre plus de 100.000 personnes. Souvent, il s'agit, pour des mutuelles locales ou départementales, de se regrouper pour acquérir une envergure régionale comme les Mutuelles Santé Plus de Vénissieux et la Mutuelle d'Istres engagées, fin octobre 2010, dans une procédure de fusion avec la Mutuelle France Sud à Marseille.

L'évolution est massive, et elle s'accélère à l'approche de l'entrée en vigueur de la directive Solvabilité 2 en 2013. Le nombre de mutuelles recensées par l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP) est ainsi passé de 1.273 en 2005 à 1.070 en 2007 puis 880 fin 2009, soit une réduction de 31 % en 5 ans. « La professionnalisation demandée aux mutuelles santé les oblige à avoir une certaine taille afin de se doter des moyens nécessaire pour remplir leurs obligations prudentielles ou opérationnelles », explique Philippe Perez, directeur assurance et protection sociale du cabinet de conseil Alti. La fusion n'est pas la seule solution, certaines optent pour le partenariat et en particulier pour la mise en commun de leur plate-forme informatique.

Prévoyance : la course à la taille des groupes paritaires ne faiblit pas

Officiellement, il restait encore 56 institutions de prévoyance fin 2009 en France contre 76 cinq ans plus tôt, selon le recensement de l'Autorité de contrôle prudentiel. En réalité, bon nombre d'entre elles sont d'ores et déjà réunies (et souvent destinées à fusionner) au sein de groupes paritaires de retraite et de prévoyance dont le nombre ne dépasse pas une vingtaine.

Avec le rapprochement annoncé en novembre 2010 (mais prévu pour janvier 2012) de trois groupes, Aprionis (lui-même issu de la fusion entre Apri et Ionis en 2009), Vauban Humanis (issu de la fusion des groupes Vauban et Humanis en 2006) et Novalis Taibout (issu de la fusion de Novalis et Taibout en 2009), le secteur franchit une nouvelle étape dans sa course à la taille. Les quatre premiers groupes se situent désormais à plus de 2,5 milliards d'euros de cotisations d'assurance.

Pourtant, c'est moins leur métier d'assurance qui est à l'origne de ces fusions, que leur autre métier de caisses de retraite complémentaire obligatoire. Pour rationnaliser la gestion de ces caisses et faire des économies d'échelle, l'Agirc et l'Arrco ont été - et restent - à la manoeuvre dans les rapprochements actuels entre groupes paritaires.

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