Les affaires françaises au Mexique menacées par le dossier Cassez

Eurocopter, Safran, Veolia, Sanofi... les firmes françaises craignent les retombées du différend entre les deux pays.
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Le Mexique est très fâché de la réaction de Paris à la condamnation par la justice mexicaine de la Française Florence Cassez à soixante ans de prison. Il n'est pas question, selon l'ambassadeur mexicain en France, Carlos De Icaza, qu'artistes et autres représentants de son pays deviennent les otages de cette affaire. Face à l'accusation de la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, d'un « déni de justice », les Mexicains ont annoncé leur volonté de boycotter l'année du Mexique. Mais au-delà d'une possible annulation de l'exposition des oeuvres de Frida Kahlo au Musée de l'Orangerie, ce sont les entreprises françaises qui risquent gros. « La crise est grave. Nous avons été convoqués au ministère des Affaires Étrangères. De gros contrats risquent d'être annulés », s'inquiète à Mexico Frédéric Garcia, président de la section française du Conseil mexicain entrepreneurial du Commerce extérieur. Car d'Axa à Alstom en passant par Faurecia, les champions français sont très présents au Mexique, et comptaient, avec cette année de célébration, renforcer leurs liens avec leurs partenaires locaux. Diverses coopérations avaient été lancées, de la création d'un pôle de compétitivité aéronautique entre la ville de Queretaro et Toulouse au développement d'un biocarburant à usage aéronautique, ou encore la création d'une laiterie modèle entre Danone et un partenaire mexicain. Les PME des deux pays devaient elles aussi être incitées à coopérer. « Les secteurs les plus touchés risquent d'être l'aéronautique, la santé et l'environnement, où les contrats publics sont très importants.

Plus de 150 entreprises....

Eurocopter, Safran, Veolia, Suez... Il y a plus de 150 entreprises françaises au Mexique », explique Max Brassar, PDG de Keptos, une société d'informatique. Dans l'aéronautique, 70 % des ventes d'EADS au Mexique sont des contrats publics. Le secteur de la santé aussi est en ligne de mire : « L'arrogance du président français peut nous faire perdre des millions puisque nous sommes en train d'avancer nos pions pour l'enregistrement de nouveaux produits auprès du ministère mexicain de la Santé », confie un dirigeant d'un grand groupe pharmaceutique français. Sanofi vient d'inaugurer une usine de vaccins dans l'État de Mexico... « Nous avons beaucoup plus à perdre que les sociétés mexicaines, moins présentes en France », confie un chef d'entreprise de l'agro-alimentaire, précisant que « les conséquences d'un boycott des produits français seraient catastrophiques, les Mexicains étant très nationalistes ».En 2010, la France a vendu pour 2,7 milliards de dollars de biens et services au Mexique, contre 535 millions de dollars d'exportations mexicaines dans l'Hexagone, le Mexique étant le second partenaire commercial de la France en Amérique latine.

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