En Algérie, l'état d'urgence décrété en 1992 a été levé

A la demande de l'opposition, l'état d'urgence a été officiellement levé en Algérie. Cependant les manifestations restent interdites dans le pays.
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L'Algérie a officiellement levé jeudi soir l'état d'urgence en vigueur depuis dix-neuf ans dans le pays. Cette décision répond ainsi à une exigence de l'opposition dans un contexte de révoltes populaires à travers le monde arabe.

La levée des mesures d'exception était une revendication commune à tous les mouvements d'opposition qui ont participé à des manifestations hebdomadaires dans la capitale en prenant exemple sur les soulèvements survenus en Egypte et en Tunisie.

L'un des organisateurs des manifestations a toutefois déclaré cette semaine à Reuters que la levée de l'état d'urgence était positive mais insuffisante, et que le gouvernement devait renforcer les libertés démocratiques.

Un décret signé par le président Abadelaziz Bouteflika et levant l'état d'urgence est entré en vigueur après sa promulgation au Journal officiel. L'état d'urgence avait été décrété en 1992 dans le cadre de la lutte menée par les autorités contre l'insurrection islamiste. Mais celle-ci est retombée depuis quelques années et les opposants au gouvernement estiment que l'état d'urgence est utilisé pour limiter les libertés publiques.

La levée du dispositif aura peu d'implications concrètes, le gouvernement ayant aussi adopté de nouvelles règles qui autorisent l'armée à jouer un rôle dans la sécurité intérieure, comme elle le faisait précédemment.

Le président Bouteflika, 73 ans, a indiqué ce mois-ci que les manifestations de protestation resteraient interdites dans la capitale pour une durée indéterminée.

Le gouvernement a approuvé cette semaine des mesures de lutte contre le chômage, qui s'élève à 10% de la population active selon les statistiques officielles mais affecte un pourcentage de jeunes beaucoup plus important.

Il est notamment prévu d'attribuer 1,38 milliard de dollars aux banques publiques pour le financement d'investissements à long terme.Il envisage également de réduire les cotisations sociales des entreprises pour les encourager à embaucher davantage et de soutenir le secteur agricole, l'un des principaux employeurs du pays, par des prêts à faible intérêt.

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