Les femmes ont découvert le pouvoir des réseaux sociaux

Qu'elles soient enclines, à l'instar des Occidentales, à s'exprimer plus, ou qu'elles utilisent les nouveaux médias pour contourner les interdits, les femmes de la région se sont emparées de Facebook et Twitter.
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Au Yémen, les nouveaux réseaux transcendent le clivage hommes-femmes

Ses idoles sont Martin Luther King, le Mahatma Gandhi et Nelson Mandela. Ce qu'elle veut promouvoir : une révolution non violente. Tawakkol Karman, une Yéménite de 32 ans, mère de trois enfants, a commencé à s'engager en politique à la suite de ses études de psychologie. Fervente utilisatrice de Facebook, c'est naturellement à partir de ce réseau social qu'elle a appelé au rassemblement dans son pays pour demander le départ du président Ali Abdullah Saleh. « Elle a réussi à faire ce que la plupart des hommes n'auraient pas fait, dans une société pleine de préjugés contre les femmes », affirme Abdul-Ghani Al-Iryani, analyste politique yéménite, cité par le « Washington Post ». Depuis la mi-février, des centaines de Yéménites ont en effet suivi son invitation dans les rues de Sanaa. Des hommes plus que des femmes. Car, dans ce pays conservateur, appartenir au deuxième sexe équivaut encore à être « citoyenne » de deuxième classe... En fait, plus qu'un simple symbole de libération de la femme, Tawakkol Karman est l'emblème d'une révolte populaire qui transcende l'habituel clivage hommes-femmes.

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En Égypte, la génération Facebook prépare l'après-révolution

On la surnomme « the Facebook Girl ». De son vrai nom Israa Abdel Fattah, cette jeune Égyptienne est entrée dans l'histoire de son pays grâce au réseau social. Elle est en effet la cofondatrice du Mouvement des jeunes du 6 avril 2008, un groupe Facebook devenu mouvement politique populaire lors de la révolte contre Hosni Moubarak. C'est elle qui a lancé l'invitation au rassemblement, place al-Tahrir, le 25 janvier 2011, pour manifester contre le régime en place. Active sur Internet, elle l'est aussi sur le terrain, transmettant à la chaîne de télévision Al-Jazira les dernières nouvelles du front pendant les manifestations. Israa Abdel Fattah est également engagée dans plusieurs associations et fait partie de l'ONG Egyptian Democratic Academy, financée par une fondation allemande, qui forme des jeunes à l'utilisation de différents médias (radio, vidéo et blogs). Sans oublier la préparation et la surveillance d'élections. Nul doute que la génération Facebook mettra ses nouvelles compétences à profit dans les mois qui viennent, en Égypte.

 

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