L'inflation, préoccupation majeure des Chinois et de leurs dirigeants

Atteignant désormais 5,4 %, soit un plus-haut depuis presque trois ans, la hausse des prix mécontente de plus en plus la population.
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Bu Zhao, une jeune mère de famille, qui vient de lancer sa propre entreprise de design envisage de déménager. Elle a en effet vu son loyer presque doubler en deux ans. Elle doit désormais débourser 7.000 yuans (soit environ 739 euros) par mois pour son trois-pièces qu'elle partage avec son mari et ses beaux-parents à la retraite, en plein centre de Pékin. Le ménage gagne mensuellement 13.000 yuans (1.373 euros). Ils doivent en plus payer les frais de scolarité de leur fille qui, eux aussi, ont augmenté d'un tiers. « Je n'ai même pas pu m'acheter une nouvelle robe pour le printemps. Là aussi les prix ont doublé. »

Son histoire ressemble à tant d'autres non seulement à Pékin mais dans toute la Chine. L'inflation qui sévit maintenant depuis plus d'un an touche surtout l'immobilier - locations comme achats - et les prix de l'alimentation.

Une rapide recherche sur Internet montre que les commentaires sur le sujet ne manquent pas. Et si la hausse des prix alimentaires semble plutôt bien acceptée désormais par la population qui s'y est résignée, celle qui touche l'immobilier en revanche est bien plus difficile à avaler. « On remarque plus une hausse de 1.000 yuans que de quelques centimes sur le kilo de tomates », explique toujours Bu Zhao qui comme la plupart des Chinois aimerait arrêter de voir son pouvoir d'achat s'éroder.

Le gouvernement intervient depuis un an tant à travers la politique monétaire (taux d'intérêt, réserves obligatoires détenues par les banques) que par des mesures administratives. Cependant même si les analystes estiment que l'inflation devrait bientôt culminer, des résultats concrets tardent à se faire sentir.

Réponse immédiate

Au premier trimestre de cette année, les prix ont augmenté de 5,4 % soit leur hausse la plus rapide depuis trente-deux mois ; bien au-delà du seuil de 4 % fixé par le gouvernement. Sa réponse a été immédiate : deux jours après la publication des statistiques, Pékin a relevé pour la quatrième fois depuis janvier le taux des réserves obligatoires détenues par les banques. Elle cherche à tout prix à se montrer présente sur le dossier afin d'éviter des mouvements de protestation et de grogne provoqués dans le passé par l'inflation qui touche les ménages les plus modestes. Pour l'instant ceux-ci ont été sporadiques et rapidement endigués. Mais les autorités chinoises restent sur le qui-vive.

 

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