La Turquie craint un afflux de réfugiés

Le commerce en pleine expansion avec Damas menacé.
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les révolutions du « printemps arabe », la Turquie bénéficiait jusqu'ici de l'image de possible modèle de développement pour ces pays musulmans se démocratisant. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan pouvait s'en tenir à une position médiane entre les Occidentaux intervenant militairement en Libye et les régimes autoritaires défiés par leur population, à l'instar du colonel Kadhafi. Mais désormais les troubles sont aux portes de la Turquie. De tous ses turbulents voisins (Irak, Iran...) c'est en effet avec la Syrie que le pays partage la plus longue frontière (877 kilomètres). Avec la répression en cours sur tout le territoire syrien contre la population appelant à la fin du régime des al-Assad, « si les révoltes se transforment en une lutte violente et sanglante entre camps religieux [Sunnites et Alaouites, NDLR], la Turquie pourrait faire face à un assaut de réfugiés de la Syrie sachant que les Syriens peuvent entrer en Turquie sans visa», explique Henri J. Barkey, spécialiste de la Turquie à la Carnegie Endowment for International Peace. Jeudi des « envoyés spéciaux » du Premier Ministre turc ont rencontré son homologue syrien, Adel Safar, pour «bénéficier de l'expérience turque dans la mise en oeuvre des réformes politiques et économiques», rapporte l'agence de presse officielle syrienne Sana.

Accord de libre-échange

« Nous souhaitons un rapide processus de démocratisation » a lancé il y a quelques jours Erdogan, condamnant la répression de son voisin. Au-delà du risque migratoire et de déstabilisation de l'ensemble de la région, Ankara craint aussi pour ses bonnes relations économiques. Depuis 2007 existe un accord de libre-échange entre la Turquie et la Syrie, qui profite surtout au puissant tissu économique turc. En 2009, la Syrie a importé pour 1,1 milliard de dollars de marchandises de Turquie alors que Damas n'exportait que 210 millions de biens vers son voisin. En une seule année, grâce à l'accord de libre-échange, les exportations turques vers la Syrie ont progressé de 134,5 % ! Ankara est aussi le premier investisseur étranger (9 projets en cours) en Syrie.

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