La création monétaire débridée alimente la hausse des prix partout dans le monde

En mars, la hausse des prix a atteint 4,7 % sur un an, au plus-haut depuis trois ans. Les banques centrales veillent.
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En mars 2011, l'inflation mondiale a atteint + 4,7 % sur un an. C'est son plus haut niveau depuis l'été 2008 où, en glissement annuel, elle avait approché 6 % (5,5 % sur l'ensemble de l'année 2008). Si la hausse des prix est plus modeste qu'alors dans les pays de l'OCDE, elle est aujourd'hui au moins égale à celle de la moyenne de 2008 dans les grands émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil. Comme à l'époque, l'inflation est aiguillonnée par la progression des cours du pétrole et celle des matières premières, notamment agricoles (voir ci-contre). L'indice des prix alimentaires de la FAO, organisme dépendant de la Banque mondiale, signale même que la hausse actuelle est plus forte que celle de 2008 (ils ont progressé de 110 % par rapport à la période 2002-2004, alors que ce n'était que de 70 % au pic de l'été 2008).

L'inflation peut être déclenchée soit par une hausse de la demande, soit par une progression de la quantité de monnaie en circulation (des taux d'intérêt faibles). À l'évidence, les deux facteurs jouaient en 2008. Aujourd'hui, c'est plutôt le second qui opère, car la demande mondiale reste relativement modeste dans les pays de l'OCDE, qui constituent encore une part prévalente de l'économie mondiale, et elle a tendance à fléchir. Comme en 2008, la poussée inflationniste est suivie de près par les banques centrales, dont la mission est de préserver la valeur de la monnaie. Des quatre grands instituts d'émission mondiaux, seuls deux ont initié une remontée des taux d'intérêt, la Banque centrale européenne (BCE) il y a quelques jours et la Chine à plusieurs reprises, USA et Japon laissant leur politique très accommodante inchangée. Là encore, la situation ressemble à celle de l'été 2008. Tout début juillet 2008, Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, relevait ses taux d'intérêt en expliquant que la croissance allait s'intensifier, soutenue par l'investissement et la consommation... Quelques semaines plus tard, c'était la faillite de Lehman Brothers, qui déclenchait une crise financière sans précédent de mémoire d'homme.

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