Le spectre de la surchauffe revient hanter les marchés émergents

L'indice MSCI Emerging Markets a regagné son niveau de juin 2008. Le FMI craint l'afflux de capitaux vers l'Asie.
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La thèse du « découplage » entre économies émergentes et pays industrialisés a vécu avec la grande récession de la fin des années 2000. Au printemps 2011, une nouvelle forme de « découplage » oppose certains économistes et de grandes institutions internationales à de nombreux opérateurs de marché : les premiers crient à la surchauffe des émergents et craignent un net ralentissement de leur croissance - voire une crise - liée à l'inflation et à une chute brutale du prix d'actifs financiers et immobiliers surévalués. Les seconds jugent en revanche que les gouvernements et les banques centrales, notamment dans les Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), maîtrisent adroitement ce risque et que les marchés boursiers émergents sont amenés à poursuivre leur essor.

Canaliser l'inflation et la spéculation

La semaine dernière, l'écart entre la nervosité des uns et l'optimisme des autres était manifeste. Le Fonds monétaire international (FMI) s'est alarmé de l'afflux de capitaux vers l'Asie émergente, un « sujet d'inquiétude majeur ». Dans le même temps, l'indice boursier MSCI Emerging Markets a regagné son plus haut niveau depuis juin 2008. Selon Morgan Stanley Research, après s'être inquiété des risques géopolitiques et des pressions inflationnistes, le marché est à nouveau « bullish » : les flux de capitaux à destination des fonds investis en actions de ces pays ont bondi de 13,8 milliards de dollars au cours des cinq dernières semaines, portant les actifs gérés dans cette classe d'actifs au record de 749 milliards de dollars. Alors que les grands pays émergents ont pris des mesures pour canaliser inflation et spéculation, Ashley Davies, analyste chez Commerzbank, a indiqué jeudi à ses clients que le « marché chinois immobilier était certes exubérant mais ne constituait pas une véritable bulle ». « Il faut poursuivre la libéralisation des marchés de capitaux tout en maintenant une main de fer sur l'immobilier. Or c'est exactement l'approche qu'ont choisie les autorités » chinoises.

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