Le Mexicain Agustin Carstens mène sa campagne pour le FMI

Seul candidat officiellement déclaré avec Christine Lagarde, le gouverneur de la banque centrale du Mexique cherche des appuis chez les émergents.
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En France, le consensus est tel sur la candidature de Christine Lagarde pour remplacer Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international (FMI) qu'on pourrait croire qu'il s'agit là d'une simple formalité. Loin s'en faut, le processus de désignation répond à un certain nombre d'étapes qu'il est nécessaire de respecter. Pour le moment, outre la ministre française de l'Économie, seul un candidat s'est déclaré, le Mexicain Agustin Carstens. Le gouverneur de la banque centrale du Mexique, âgé de 52 ans, est un économiste résolument libéral, diplômé de l'université de Chicago. Il connaît parfaitement les arcanes de l'institution pour y avoir effectué une large partie de sa carrière.

plus objectif car plus libre

Campagne oblige, Agustín Carstens a critiqué la position des pays européens. « Je trouve étrange que, dans les forums internationaux, ils se disent favorables à une désignation ouverte, transparente et fondée sur les mérites du candidat, alors qu'ils ont fait leur choix avant même que l'ensemble des candidats soient connus », a-t-il remarqué au cours d'une visite au Brésil, première étape d'un périple qui devrait le mener notamment en Chine et au Japon.

Le Mexicain rejette l'argument avancé sur le Vieux Continent justifiant la candidature française du fait qu'elle connaît bien l'épineux dossier de la crise de la dette souveraine. La zone euro concentrant les trois quarts des prêts actuels du FMI, avec 79 milliards d'euros d'aide pour trois pays, il estime au contraire qu'un directeur non européen sera à même d'avoir un avis plus objectif car plus libre sur la situation.

Mais peu de pays ont officiellement pris position, et Christine Lagarde fait figure de favorite. Les États-Unis et l'Europe détiennent 48 % des voix au FMI, le Japon un peu plus de 6 %. Et le quotidien japonais « Nikkei », en citant des sources proches de Washington, croit savoir que les États-Unis et le Japon pourraient annoncer leur soutien à Lagarde dès le 10 juin, jour de la clôture du dépôt des candidatures... Il paraît néanmoins inconcevable que les émergents n'obtiennent pas un poste d'envergure. Ce sera d'ailleurs l'un des sujets de discussion entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président Obama, cette semaine à Washington.

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