Après une dizaine de jours de grève, la distribution d'eau en Guadeloupe reprend

Plusieurs milliers de foyers guadeloupéens étaient privés d'eau, en totalité ou en partie depuis lundi 30 mai, en raison d'une grève au sein du Syndicat intercommunal d'alimentation en eau et d'assainissement de la Guadeloupe (Siaeag).
Quasiment la totalité des 45.000 abonnés du syndicat desservant six communes ont été affectés par le conflit.

Retour à la normale pour les milliers de foyers privés d'eau depuis plus d'une semaine en Guadeloupe. Le syndicat Siaeg a finalement obtenu satisfaction sur plusieurs points mais précise qu'il ne s'agit que d'une "suspension" de grève, car d'autres éléments restent à négocier.

Pour certains administrés, la distribution d'eau était complètement arrêtée. Les communes avaient alors mis en place des systèmes de substitution. A Gosier (troisème plus grande ville de l'île), la commune avait installé des fontaines gratuites pour les habitants.

Le nœud du conflit : un protocole signé en décembre 2014 prévoyant, entre autres, le transfert de 120 agents de la Générale des Eaux (secteur privé) vers le syndicat (secteur public), et dont de nombreux signataires (maires, présidents de collectivité et d'agglomération) étaient à Paris la semaine dernière pour le 99e congrès de maires.

Un protocole en trois volets

Mardi, après l'échec des séances de négociations précédentes entre direction et salariés, une nouvelle réunion a eu lieu à l'initiative de la préfecture, du département et de la région.

Au bout de dix heures, un protocole d'accord en trois volets, finances, cadre juridique et future gouvernance de l'eau en Guadeloupe a été soumis aux syndicats. L'Unsa et la CGTG ont signé l'intégralité du protocole, l'UTC-UGTG les deux premier volets.

"Je souhaitais vraiment que nous puissions aboutir à ce résultat", a déclaré le préfet Jacques Billant. "C'était vraiment impératif au regard des contraintes que cette grève [a] fait peser sur les Guadeloupéens dans leur vie quotidienne et sur l'économie".

Concernant le volet financier, "il était important que le Siaeag ait les moyens financiers de prendre en charge les droits des salariés pour l'année 2016, droits acquis lors de leur transfert de la Générale des eaux vers le Siaeag, c'est un point qui a été réglé", a déclaré Jacques Billant. "Le deuxième volet, c'était de régler le transfert du point de vue juridique et de façon définitive des salariés", a-t-il complété.

Des revendications salariales estimées à 1.2 millions d'euros

Le gros des revendications des salariés (maintien d'une prime de vacances, etc.) était évalué à 1,2 million d'euros jusqu'à la fin de l'année mais le Siaeag disait ne pas en avoir les moyens. Pour les syndicats, c'est la satisfaction mais la grève n'est que suspendue car d'autres points restent à discuter. Mais "à partir du moment où le protocole est signé, les agents retournent" au travail, a déclaré Nestorius Favel de l'UTC-UGTG.

Le troisième volet du protocole concerne la future mise en place d'une gouvernance responsable via un syndicat mixte ouvert pour la production et la gestion de l'eau. Jeudi dernier à Paris les parlementaires guadeloupéens, maires et représentants de la région et du département avaient convenu de la nécessité de reprendre dans les meilleurs délais le processus en vue de concrétiser la création d'une structure unique "Eau de Guadeloupe".

Le Siaeag est en difficultés depuis plusieurs années, notamment en raison de sa difficulté à obtenir le paiement par les communes de leurs factures impayées (certaines refusaient de payer l'eau depuis plusieurs années) et de faire payer leurs administrés.

 (Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 08/06/2016 à 21:46
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Tiens ? Et personne n'en parlait en métropole ? 10 jours sans eau à cause d'une grève, pourtant...

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