Budget : le gouvernement Cazeneuve révise sa dernière copie

Le gouvernement va dévoiler mercredi son dernier "programme de stabilité", c'est-à-dire la programmation budgétaire pluriannuelle destinée à préciser aux institutions européennes la stratégie de la France pour soutenir la croissance et réduire les déficits.

Ce "PSTAB" 2017-2020, dernier du quinquennat Hollande, sera présenté en Conseil des ministres par le ministre de l'Économie Michel Sapin et le secrétaire d'État au Budget Christian Eckert, avant d'être transmis courant avril à la Commission européenne.

Un cadrage pour la forme

Ce cadrage macroéconomique, présenté à dix jours du premier tour de l'élection présidentielle, aura néanmoins un caractère très théorique cette année, puisque le respect ou non de la trajectoire fixée par l'actuel ministre des Finances incombera au prochain gouvernement.

Jusqu'à présent, Bercy est resté ferme sur son objectif de réduction du déficit public, qu'il vise à ramener à 2,7% du PIB cette année, contre 3,4% en 2016. Ce serait la première fois en dix ans qu'il reviendrait sous la barre des 3% du PIB prévue par les traités européens. Dans le dernier PSTAB, il annonçait par ailleurs une trajectoire très ambitieuse pour les deux prochaines années, disant vouloir ramener le déficit à 1,9% en 2018 et 1,2% en 2019.

"Toutes les conditions" sont "réunies" pour que le cap des 2,7% soit atteint cette année, a souligné fin mars Michel Sapin. Une réponse aux critiques de l'opposition, mais aussi de la Cour des comptes, qui avait jugé début février que l'objectif du gouvernement serait "très difficile à atteindre".

Plus de sursis de l'Europe pour la prochaine équipe présidentielle

La France a déjà obtenu de ses partenaires européens deux délais de deux ans, en 2013 et en 2015, pour repasser sous la barre des 3%. Cet automne, la Commission européenne avait exclu de lui accorder tout nouveau sursis.

Concernant la croissance, le gouvernement devrait aussi maintenir dans les grandes lignes ses prévisions, à savoir 1,5% cette année, puis 1,75% en 2018 et 1,9% en 2019. Des hypothèses pourtant nettement plus optimistes que celles de l'OCDE, de Bruxelles ou de la Banque de France, qui prévoit 1,3% en 2017, puis 1,4% et 1,5% les années suivantes.

Le document fera l'objet mercredi d'un avis du Haut Conseil pour les Finances publiques (HCFP). Bruxelles, de son côté, devrait émettre ses recommandations début mai. Cet avis devra être pris en compte dans l'élaboration du projet de loi de finances pour 2018, qui sera présenté à l'automne par le gouvernement issu des élections de ce printemps.

(Avec agences)

Commentaire 1
à écrit le 10/04/2017 à 13:09
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"destinée à préciser aux institutions européennes" destinée à préciser à l'allemagne svp hein, si déjà on parlait des vrais phénomènes au lieu de nous raconter des fables, l'europe serait peut-être un peu moins détestée. C'est l'allemagne qui dir...

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