Comment l’Orléanais se porte au chevet de ses étudiants

Face à la précarité de centaines d’étudiants de l’agglomération d’Orléans, encore accrue par la crise sanitaire, collectivités et associations se mobilisent. Revue de détail de ces marques concrètes de solidarité.
La fermeture de Cap Saran, en raison de la crise sanitaire, a tari la manne des emplois étudiants
La fermeture de Cap Saran, en raison de la crise sanitaire, a tari la manne des emplois étudiants (Crédits : Reuters)

En quelques jours seulement, plus de 100 demandes ont été effectuées par des étudiants domiciliés à Saran, qui en compte 600 au total, pour pouvoir bénéficier de l'aide financière votée le 29 janvier au conseil municipal. Sans conditions de ressources, elle se monte à 100 euros par personne, bonifiés de 50 euros supplémentaires pour les boursiers. « La fermeture des restaurants, des cinémas, et des galeries commerciales comme Cap Saran depuis le 30 janvier, a largement asséché le gisement de jobs d'appoint, constate Sébastien Prévot, directeur de cabinet de la maire PCF de Saran, Maryvonne Hautin. Pour les étudiants les plus précaires, cette somme constitue une bouée de sauvetage indispensable ».

La première, la mairie PS de Saint-Jean-de-la-Ruelle a donné le « la ». La ville de Christophe Chaillou, président PS de la métropole orléanaise, a voté le 18 décembre 2020 une délibération instituant aussi une aide de 100 euros par étudiant demandeur de la commune sans condition de ressource. « 200 en ont déjà bénéficié sur les 450 que compte Saint Jean, cela représente environ 50% de cette population, preuve de son désarroi, assure Victorien Lizé, directeur de cabinet de maire. Au final, la commune dégagera un budget exceptionnel de 60.000 euros ».

Désorganisation de l'université d'Orléans

« Ce malaise financier grandissant des étudiants déjà précaires est une réalité, abonde Lucile Mollet, présidente d'Osem, notre dernière distribution alimentaire mensuelle, tenue le 30 janvier, a ainsi concerné pas moins de 400 jeunes ». L'association acronyme d'Orléans qui aide les étudiants du monde (Osem), créée en mars 2020 par des enseignants, chercheurs et personnels techniques de l'université d'Orléans, propose parallèlement des vêtements mais aussi des actions de parrainage ouverte au public vis-à-vis de ces jeunes. Outre le Covid 19, l'enseignante pointe aussi la vacance de présidence à la tête de l'université d'Orléans depuis mars 2020 comme phénomène aggravant. « Les services sociaux sont largement impactés par ce statu quo, déplore Lucile Mollet. Ainsi, la faculté n'a toujours pas de vice-président en charge de la vie universitaire ».

Région Centre porte-parole auprès du gouvernement

La situation précaire d'environ 3.000 étudiants en Centre Val de Loire (sur 64.000 en 2019), mais aussi plus globalement des jeunes travailleurs, a fait aussi réagir vigoureusement le conseil régional. Un nouveau budget exceptionnel compris entre 1 et 2 millions d'euros sera proposé au vote de l'assemblée régionale le 18 février. Ces moyens financiers supplémentaires serviront d'une part à la relance des cartes alimentaires déjà remises en novembre 2020, ainsi qu'au renforcement de la plate-forme digitale d'emplois étudiants Jobaviz. François Bonneau, président de la région, compte également proposer des aides financières de 1.000 euros pour les jeunes qui s'investissent au sein d'associations solidaires comme le Secours populaire français. Des postes de coordinateurs de service civique vont également être financés par la collectivité. Côté renfort psychologique, le budget dégagé permettra enfin le recrutement d'un emploi supplémentaire au sein des cellules psychologiques universitaires de Tours et d'Orléans.

Le dossier de la précarité estudiantine et des jeunes arrivant sur un marché du travail, encore plus tendu par la crise sanitaire, constitue une préoccupation d'autant plus prégnante dans le Centre Val de Loire que François Bonneau est chargé de s'assurer de la cohérence des aides entre les régions et l'Etat. En tant que président délégué de l'association Régions de France, il a rencontré récemment les ministres de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, et du Travail, Elisabeth Borne. A la première, cet ancien chef d'établissement a rappelé les besoins alimentaires et de logement grandissants des étudiants. A la seconde, François Bonneau a demandé l'augmentation de nombre de formations proposées aux jeunes chômeurs. Dans le Centre Val de Loire, la région s'est engagé notamment à en créer 5.000 supplémentaires en 2021.

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