Devant les patrons, Bruno Le Maire dévoile son plan d'investissement (enfin, presque)

Très attendu sur le plan d’investissement qui doit être le nouvel étage de la fusée relance, le ministre de l’Économie et des Finances a redit l’indispensable nécessité d’investir dans des filières nouvelles afin de doter l’économie tricolore de nouveaux atouts compétitifs, confirmant aussi que le "quoi qu’il en coûte, c’est fini", que le moment est à l’investissement, pas au remboursement, et que le rôle de l’Etat est (aussi) de simplifier la vie du chef d’entreprise.
Ce mercredi 25 août après-midi, Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie, salue le public à la fin de son intervention à l’université d’été du Medef, rebaptisée pour la troisième année Rencontre des entrepreneurs de France (REF) et qui se déroule à l'hippodrome de Longchamp (Paris).
Ce mercredi 25 août après-midi, Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie, salue le public à la fin de son intervention à l’université d’été du Medef, rebaptisée pour la troisième année Rencontre des entrepreneurs de France (REF) et qui se déroule à l'hippodrome de Longchamp (Paris). (Crédits : Reuters)

L'an dernier, son « je vous aime » aux entrepreneurs français présents à l'hippodrome de Longchamp pour la Rencontre des Entrepreneurs de France (REF, ex-Université d'été) lui avait valu une chaleureuse salve d'applaudissements. Un an plus tard, pas la moindre trace de désaffection entre le ministre de l'Economie et des Finances et les patrons, le premier adressant aux seconds un « merci », franc et massif, en introduction et en conclusion de son intervention.

Pour autant, les sujets de discussion ne manquent pas. Fin du "quoi qu'il en coûte", plan d'investissement, compétitivité, état de santé de l'économie française... Dans son propre discours inaugural, le patron du syndicat patronal, Geoffroy Roux de Bézieux a demandé la fin du "quoi qu'il en coûte" - rappelant que « nous ne sommes pas devenus entrepreneurs pour vivre des subventions de l'Etat » - estimant souhaitable, « même si nous ne sommes pas traditionnellement pour les taxes », qu'une taxe carbone aux frontières soit mise en place, « seule manière de rééquilibrer la concurrence », et appelant de ses vœux une réforme de l'assurance-chômage au 1er octobre prochain.

Autant de sujets sur lesquels Bruno Le Maire a apporté ses réponses. Claires. Et, il faut bien le dire, en jouant la carte de l'optimisme.

Un Bruno Le Maire qui a confirmé que « nous sommes déjà sortis du "quoi qu'il en coûte", nous sommes passés au sur-mesure ». Un Bruno Le Maire rappelant en même temps la perspective de croissance établie à 6%, preuve que « l'économie repart vite et fort ». La réforme de l'assurance-chômage ? « Il faut qu'elle entre en vigueur au 1er octobre ». La taxation carbone aux frontières - rebaptisée par le ministre, mécanisme d'ajustement carbone - « est essentielle ». Et de dire que le temps est à l'innovation et à l'investissement. Les prêts participatifs ne suscitent pas le succès escompté ? « Nous allons regarder ensemble comment les rendre plus attractifs, plus utiles pour la reconstruction. »

Créer de nouvelles filières industrielles

Quid, cependant, du plan d'investissement, très attendu par les patrons ? Ce nouvel étage de la fusée relance doit permettre de doter la France de filières nouvelles, leviers de compétitivité essentiels. Sur ce plan précisément et son montant chiffré, le ministre indique que quelques jours sont encore nécessaires (« Nous ne sommes pas à deux semaines près »), mais répète qu'il est temps de créer de nouvelles filières, certes pas forcément rentables dans l'immédiat: l'hydrogène vert, le calcul quantique, l'intelligence artificielle, le nouveau nucléaire - « un atout majeur de l'économie française » -, les biotechnologies... sont celles identifiées, car il faut en finir avec ces « quatre filières qui font 80% de l'économie française, les mêmes quatre filières que je cite depuis cinq ans ».

Rembourser la dette, question de responsabilité

Autre sujet qui est très lié au "quoi qu'il en coûte" et à la relance : doit-on rembourser la dette ? « Oui », répond sans ambages Bruno Le Maire, « ceux qui disent le contraire, sont des vendeurs de rêves, au pire de cauchemars ». Et, oui, il faudra, après le temps de l'investissement, un plan de remboursement qui devra s'appuyer sur « plus de croissance, la maîtrise de la dépense publique et des réformes de structure ».

Ce qui signifie « remettre l'État à sa juste place. Un État qui simplifie la vie des entrepreneurs. Qui crée un environnement le plus favorable possible, qui allège les impôts. Un État qui garantit le respect de l'ordre économique. »

Souveraineté nationale: le savoir dire non

Où l'on en vient à parler investissement d'un État étranger dans les pépites françaises... « L'Etat doit pouvoir dire non », assène Bruno Le Maire.

Dire non aussi aux géants du numérique qui optent pour l'optimisation fiscale, c'est la mission que le ministre mènera dans quelques jours à Dublin. « Nous devons avoir une taxation qui soit la même partout à travers le monde ». Et de donner sa vision du défi français, où l'on sent bien qu'il n'est pas uniquement question d'économie :

« Moins de déchirure entre les Français, plus de rassemblement, et une nation unie. »

Commentaires 5
à écrit le 26/08/2021 à 18:28
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Son plan, c'est pas de dépenser toujours plus ?

le 30/08/2021 à 9:40
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Comme les anciens gouvernants, juste vider les caisses encore plus qu'avant leur prise de fonction tout en détournant l'argent publique pour leur parti avant la perte du pouvoir...

à écrit le 26/08/2021 à 17:14
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Le gouvernement a investi dans Air France-KLM et Nissan avec les brillants résultats que l'on sait. Alors!...

à écrit le 26/08/2021 à 14:09
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RIen sur la nécessité d'augmenter les salaires ?

à écrit le 26/08/2021 à 8:49
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Que c'est émouvant tout ces gens qui se félicitent assis sur un tas de ruines. continuez les gars c'est bien, tout va bien.

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