Fiscalité : Emmanuel Macron confirme la baisse d'impôt de deux milliards d'euros d'ici la fin du quinquennat

Par latribune.fr  |   |  1016  mots
Emmanuel Macron prenait la parole ce lundi 24 juillet (Crédits : JOHANNA GERON)
Après s'être exprimé vendredi dernier, Emmanuel Macron a, de nouveau, pris la parole ce lundi alors qu'il entame une visite de deux jours en Nouvelle-Calédonie. L'occasion de confirmer la baisse d'impôt de deux milliards d'euros pour le contribuable d'ici à la fin du quinquennat. Le chef de l'Etat est également revenu sur la fin du bouclier tarifaire sur l'énergie. « Une décision proportionnée », a-t-il estimé.

En visite pour deux jours à Nouméa en Nouvelle Calédonie, Emmanuel Macron a, de nouveau pris la parole ce lundi. L'occasion pour le chef de l'Etat d'évoquer plusieurs sujets qui marqueront la rentrée et notamment celui des baisses d'impôts pour le contribuable de deux milliards d'euros d'ici à la fin du quinquennat. « Je confirme cette décision », a-t-il assuré, précisant qu'elle sera « inscrite dans la loi pluriannuelle de finances publiques » et rappelant qu'il y aura également des baisses « d'impôt de production pour les entreprises les plus industrielles ».

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 En mai dernier, le président de la République avait en effet annoncé vouloir « concentrer » deux milliards de baisses d'impôts sur « les classes moyennes » d'ici à 2027, précisant néanmoins qu'elles interviendront « quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat »

Nous produirons davantage d'électricité nucléaire, assure le président

Interrogé aux journaux télévisés de France 2 et TF1, le président de la République est également revenu sur la fin du bouclier tarifaire, du gaz fin juillet et de l'électricité le 1er août prochain. « Le gouvernement continuera d'accompagner les ménages les plus modestes, mais en effet des hausses sont passées », a-t-il admis. Et ce, « parce que l'augmentation des prix de l'énergie, c'est une taxe de l'extérieur », a-t-il justifié, rappelant que « la nation a investi environ 40 milliards d'euros pour absorber ce choc » et que « le contribuable paye ce que le consommateur ne paye pas ». Ainsi, selon Emmanuel Macron la fin du bouclier tarifaire sur l'énergie est « une décision proportionnée », affirmant que la France « aura beaucoup moins augmenté l'électricité que dans la plupart de nos pays voisins ». Et de rappeler les projets destinés à faire baisser les prix de l'énergie dans les années à venir : « Nous produirons davantage d'électricité en remettant nos centrales nucléaires en marche qui comme vous le savez ont connu des difficultés » et « nous finalisons une réforme au niveau européen ».

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Elisabeth Borne : « C'est le choix de la confiance et de la continuité et de l'efficacité »

Emmanuel Macron a également été interrogé sur son choix de maintenir Elisabeth Borne à la tête du gouvernement et sur l'absence de majorité à l'Assemblée nationale : « C'est le choix de la confiance et de la continuité et de l'efficacité », a martelé le président qui a rappelé les grands chantiers lancés depuis ces 100 derniers jours : celui du plein emploi et de la réindustrialisation, le chantier de la décarbonation, celui de rendre les services publics plus efficaces, celui du régalien, de l'ordre. « Oui le gouvernement a avancé, décidé, fait passer des textes ce qui justifie ce choix de confiance de la Première ministre », a-t-il affirmé.

Reconnaissant qu'il « n'y a pas eu la formalisation d'accords de gouvernement », Emmanuel Macron a insisté sur le fait « qu'il n'y a pas de majorité de rechange ». Et de rappeler que les motions de censure ont toutes été rejetées. En revanche, « il y a eu des majorités d'échanges, texte par texte le gouvernement a su bâtir des majorités pour les passer ».

Plusieurs milliards d'euros en plus dans l'écologie

Alors que le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) a dévoilé, ce lundi matin, une note détaillant les objectifs chiffrés de réductions des émissions de gaz à effet de serre de plusieurs secteurs d'activité, Emmanuel Macron a promis que « plusieurs milliards d'euros en plus dans l'écologie » seront investis et de « développer des filières industrielles ». Et de rappeler que la transition et les investissements nécessaires seront présentés à la fin de l'été secteur par secteur.

« Ces cinq dernières années, nous avons fait deux fois plus vite pour réduire les émissions de gaz à effet de serre que les cinq années précédentes. Donc, pour les cinq années à venir, il faudra faire encore deux fois plus vite », a-t-il prédit, expliquant que cela nécessitera de « demander secteur par secteur de fixer des objectifs » et « de se donner les moyens qui vont avec » à travers des investissements publics.

Rappelant les 1.700.000 emplois créés ces dernières années, Emmanuel Macron a listé les secteurs concernés dont ceux des batteries électriques, de l'assemblage de véhicules électriques, des éoliennes en mer ou encore des panneaux solaires, la France allant rouvrir une usine consacrée à la fabrication de ces derniers. Lors du sommet Choose France, grand-messe dédiée aux investisseurs étrangers organisée en mai dernier à Versailles, la jeune société Holosolis avait, en effet, annoncé construire une gigafactory de panneaux photovoltaïques à Hambach, en Moselle, moyennant un investissement de 710 millions d'euros. Cette gigafactory s'ajoute à celle qui devrait également voir le jour à Fos-sur-mer dans les Bouches-du-Rhône. C'est ici que la société industrielle Carbon a, en effet, décidé d'implanter sa méga-usine qui permettra de fabriquer des panneaux solaires 100 % français.

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« La France est en indo pacifique »

Enfin, Emmanuel Macron s'est exprimé sur les enjeux en Nouvelle-Calédonie où il a atterri ce lundi et qui a connu trois référendums rejetant tous son indépendance.

À ce sujet, le chef de l'Etat a assuré être « aux côtés de nos compatriotes pour ensemble définir les bases de ce nouveau projet d'avenir pour la Nouvelle Calédonie respectueux de son histoire mais à la lumière du choix qui a été fait ».

« C'est un espace indo-pacifique soumis à toutes les tensions, où la Chine déploie une présence de plus en plus forte et où les Etats-Unis d'Amérique sont aussi de plus en plus présents », a-t-il ajouté rappelant que « la France est en indo-pacifique ». Et de citer « l'exercice dit Pégase » mené actuellement « avec plusieurs rafales » « qui marquent la capacité de la France à mener des opérations de souveraineté ».