Former plus pour gagner plus : l'apprentissage est "créateur de valeur", selon une étude

L'apprentissage des étudiants est un investissement rentable, selon une étude du cabinet Astérès. "Pour chaque euro investi dans l'apprentissage plutôt que dans la formation initiale et dans les aides aux jeunes n'ayant pas trouvé d'emploi, la valeur ajoutée augmente de 17% et les recettes publiques de 30%", note-t-elle.
Le ministère du Travail a dénombré 353.000 contrats d'apprentissage dans le secteur privé en 2019 et 495.000 en 2020, soit une hausse de 40% en un an.
Le ministère du Travail a dénombré 353.000 contrats d'apprentissage dans le secteur privé en 2019 et 495.000 en 2020, soit une hausse de 40% en un an. (Crédits : © Randall Hill / Reuters)

Alors que le gouvernement en a fait l'un des ingrédients de son plan France relance suite à la crise du Covid-19, l'apprentissage se révélerait être un excellent investissement de l'Etat. C'est ce qu'observe une étude du cabinet privé Astérès qui a calculé que "sur quatre années, l'apprentissage génère 425.000 emplois supplémentaires, 41 milliards d'euros de valeur ajoutée et rapporte 11 milliards d'euros aux finances publiques", relate-t-elle lundi.

L'apprentissage durant les études supérieures peut être considéré comme un investissement "créateur de valeur aussi bien pour la société que pour les finances publiques", souligne le cabinet.

Soutenu à hauteur d'1,2 milliard d'euros d'aides destinées aux employeurs d'apprentis dans le cadre du plan France Relance de 100 milliards, l'apprentissage doit répondre à deux enjeux de l'après-Covid : la pénurie de main d'oeuvre dans certains secteurs désertés d'une part, et un taux de chômage endémique chez les jeunes d'autre part, aux alentours des 16% chez les moins de 26 ans en mars 2021.

L'apprentissage plus efficace que les aides aux sans emploi

Alors que le gouvernement entend mettre en place un "revenu d'engagement" pour les jeunes sans emploi ou formation, et que RSA jeunes et Garantie Jeunes font débat, le cabinet pointe l'efficacité de l'apprentissage a contrario des aides directes aux jeunes sans emploi. Il estime que "pour chaque euro investi dans l'apprentissage plutôt que dans la formation initiale et dans les aides aux jeunes n'ayant pas trouvé d'emploi, la valeur ajoutée augmente de 17% et les recettes publiques de 30%".

Une recommandation qui fait écho à un rapport de la Cour de comptes qui montrait que "le bilan (des aides) s'avère médiocre faute d'un ciblage du dispositif en termes de publics et de contenus".

Des salaires d'apprentis plus élevés

Aussi, alors que la précarité des jeunes en France a été souligné lors de la crise Covid, l'apprentissage est aussi bénéfique pour leur pouvoir d'achat et les impôts qu'ils reversent. "Un apprenti rapporte directement entre 2.000 et 5.000 euros de plus à la collectivité" qu'un jeune entrant sur le marché du travail sans apprentissage après une formation initiale "en raison d'un taux d'insertion et de salaires plus élevés à la sortie des études", d'après l'étude.

Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, l'apprentissage dans le cadre d'une formation post-bac a concerné 203.800 jeunes durant l'année scolaire 2019-2020, soit 7,5% des étudiants de l'enseignement supérieur.

Le ministère du Travail a pour sa part dénombré 353.000 contrats d'apprentissage signés dans le secteur privé en 2019 et 495.000 en 2020, soit une hausse de 40% en un an.

En 2020, les trois quarts des contrats signés concernaient des jeunes ayant au moins le niveau du bac.

Plus de flexibilité

Ces chiffres montrent qu'il faut continuer à engager des dépenses publiques pour l'apprentissage même si pour autant "on ne peut pas extrapoler et considérer qu'il faudrait mettre tous les étudiants en apprentissage", prévient Pierre Bentata, économiste chez Astérès.

Marc-François Mignot Mahon, le président du groupe d'enseignement privé Galileo Global Education, commanditaire de l'étude d'Astérès, croit néanmoins possible de former à terme en alternance de 20% à 30% des étudiants grâce aux possibilités offertes par les nouveaux outils numériques.

Pour cela, il faut selon lui instaurer, "un droit universel à l'emploi-formation pour les 17-25 ans", reposant d'une part sur une flexibilisation des contrats d'apprentissage qui pourraient débuter tout au long de l'année, et de l'autre sur des formations en ligne.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 04/10/2021 à 17:13
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ça dépend du type d'apprentissage/apprentis !

à écrit le 04/10/2021 à 12:15
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Surtout créateur de valeur pour l'employeur ! les gens sont de plus en plus qualifies, il y a de moins en moins d'emplois, les salaires n'ont rien a voir ni avec l'expérience ni même a la compétence puisque le titre est l'alfa et l'oméga ! Donc tout...

à écrit le 04/10/2021 à 9:56
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Et ça y est les problèmes de détournements massifs d'argent lié à l'apprentissage ont été réglés c'est bon ? Parce que je n'en ai toujours pas entendu parler. Par ailleurs si c'est pour devenir maçon autant aller directement se former chez l'artisan ...

le 04/10/2021 à 14:48
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Si l'alternative c'est des allocations pour ne pas travailler, vu le niveau des fraudes la aussi, il vaudra tjrs mieux financer l'apprentissage.

le 04/10/2021 à 17:01
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Non l'alternative c'est d'augmenter les salaires et vous verrez des salariés motivés qui se feront sur le tas. Mais y a t'il assez d'emplois ? Vous souhaitiez à vos enfants d'être maçons vous ? Ben ouais les gars toujours la même chose avec votre sém...

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