France relance : quel bilan tirer pour la Bourgogne-Franche-Comté ?

Lors de la conférence de rentrée, mercredi dernier, à Dijon, Fabien Sudry, préfet de Bourgogne-Franche-Comté, préfet de la Côte-d’Or, est revenu sur la situation économique actuelle de la région et les impacts locaux du Plan de relance.
(Crédits : POOL New)

S'agissant de la conjoncture au plan national, le net rebond de l'activité constaté cet été a été bridé par le deuxième re-confinementn, d'après les chiffres de la Banque de France. L'économie résiste néanmoins avec un niveau d'activité estimé à -10% du niveau d'avant-crise.  Elle était de -31% lors du premier confinement. « Les perspectives de croissance pour cette année sont positives », assure Fabien Sudry, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté.

Les Plans de Sauvegarde de l'Emploi (PSE), multipliés par trois au niveau national, sont néanmoins plus limités en région : les ruptures de contrat de travail sont plus importantes en 2020 qu'en 2019, mais restent contenues. Elles diminuent même en Haute-Saône, dans la Nièvre et dans le Territoire de Belfort. Ainsi, en 2020, 2.460 ruptures de contrats de travail ont été initiées dans le cadre d'un PSE, soit environ 700 suppressions en plus que durant l'année 2019. « Nous constatons néanmoins une forte hétérogénéité entre secteurs », note Fabien Sudry.

L'industrie manufacturière (en particulier les sous-traitants automobiles) représente ainsi 42% des procédures (35 procédures pour 1.700 emplois menacés). Le commerce avec 34 % des procédures (28 procédures pour 330 emplois menacés) est le deuxième secteur le plus touché. Il est à noter que la plupart des PSE importants frappant la région touchent des entreprises déjà fragilisées avant la crise. Ce constat est moins vrai pour les licenciements économiques plus épars ciblant en particulier les TPE du commerce et de l'événementiel. C'est la raison pour laquelle des aides spécifiques, tels que les fonds de solidarité, ont été mis en place à leur égard.

Comme l'a décidé le Gouvernement, les dispositifs de soutien d'urgence laissent la part belle au maintien dans l'emploi des salariés : l'activité partielle et l'activité partielle de longue durée sont efficaces. Près de 350.000 salariés ont bénéficié d'une indemnisation au titre de l'activité partielle depuis mars dans la région, contribuant ainsi à sécuriser leur emploi.

Des moyens massifs déployés dans des délais rapides

« Jamais depuis longtemps, l'État n'avait dégagé des aides aussi conséquentes pour les acteurs économiques. Sur la région, les montants sont considérables, si l'on dresse un premier bilan », souligne Fabien Sudry. Un milliard d'euros d'aides directes par exemple, au titre du fonds de solidarité (60.000 entreprises) et de l'activité partielle (46.000 entreprises dont beaucoup de PME), et 3,4 milliards de prêts garantis par l'État pour 23.600 entreprises. Sur la Côte-d'Or, les chiffres sont, là aussi, significatifs, avec 142 millions d'indemnisations au titre du chômage partiel, 73,6 millions pour le fonds de solidarité et 936 millions pour les PGE. « Les collectivités territoriales ont complété de manière très opportune les aides de l'État, notamment vis-à-vis des petits commerces », constate Fabien Sudry.

Sur le troisième trimestre 2020, l'augmentation de la demande d'emplois en Côte-d'Or est de 2,4 %. Elle reste plus modérée qu'au plan régional (3,8 %) et qu'au plan national (4,7 %). Le dernier taux de chômage en Côte-d'Or (6,9 %) - département qui comprend un tissu économique diversifié - est meilleur qu'au niveau régional (7,8 %) qui est lui-même inférieur au niveau national (8,4 %). L'emploi salarié a repris. En Côte-d'Or, il est supérieur au troisième trimestre par rapport au deuxième.

S'agissant des PSE, après une stabilisation jusqu'à l'automne 2020, leur nombre est reparti à la hausse (2.460 ruptures de contrats de travail en 2020, contre 1.760 en 2019). Ce sont les secteurs du commerce et de l'hébergement restauration qui sont les plus concernés. « Les tribunaux de commerce constatent que les entreprises en difficulté sont généralement celles qui étaient en mauvaise posture avant la crise », indique Fabien Sudry. Le secteur de la construction et du bâtiment se maintient, même s'il manifeste des inquiétudes pour le milieu 2021. L'industrie manufacturière se redresse, avec des projets d'investissement.

Chiffres des procédures menées dans la région en 2020

France Relance dans la région Bourgogne-Franche-Comté, en quelques chiffres

95M€ pour la rénovation énergétique des bâtiments de l'État

20M€ d'investissement industriel dans les territoires en 2020

40,5M€ supplémentaires dédiés à l'investissement des collectivités locales en 2020

29M€ de subventions aux investissements pour MaPrimeRenov

17M€ pour le secteur culturel (patrimoine)

29M€ supplémentaires dédiés à la création de places en formation pour les publics éloignés de l'emploi.

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