Le French Fab Tour à Arcachon : ces PME industrielles qui s'épanouissent dans les territoires

Le coq bleu poursuit sa tournée estivale sur le littoral du Sud-Ouest. Objectif : faire découvrir aux jeunes l’excellence d’une industrie tricolore qui modernise ses outils de production, crée des emplois et séduit à l’international grâce à sa qualité et la marque France.
La source des Abatilles.
La source des Abatilles. (Crédits : Hello)

Record battu ! Samedi soir, à Arcachon, dans les Landes de Gascogne, le French Fab Tour d'été a attiré pas moins de 38 000 visiteurs venus célébrer l'industrie. Une réussite pour cette opération qui vise à faire la démonstration de la modernité et de la diversité des métiers industriels auprès de la population. Comme à chaque étape de cette tournée lancée le 15 juillet sur la Riviera, les partenaires de la « fab » avaient érigé à Arcachon un village de 3000m2, pour un programme à la fois pédagogique et festif. « Dès le début de l'aventure de la French Fab, chacun des membres a su développer, avec les territoires, des initiatives pour promouvoir l'industrie de notre pays. A cet égard, je tiens à rendre hommage aux membres fondateurs que sont l'Etat, les Régions, France Industrie, l'Alliance pour l'industrie du futur, Business France et Bpifrance », soulignait Patrice Bégay, directeur exécutif et directeur de la communication de Bpifrance, en amont de l'ouverture des portes du village de la French Fab à Arcachon.

« Pour Arcachon, c'est une belle opportunité, qui nous permet de mettre en avant nos moyens, nos outils et nos atouts afin d'attirer des entreprises innovantes dans le domaine des nouvelles technologies », déclarait pour sa part Yves Foulon, le maire d'Arcachon, qui projette de créer des espaces de coworking dans cette station balnéaire desservie depuis peu par une Ligne Grande Vitesse permettant de rejoindre la capitale en 2 heures 30 seulement. Une ville offrant un cadre de vie agréable et située en outre dans une région qui abrite une industrie aéronautique et de défense de pointe, avec de grands noms tels que Dassault, Safran, Thales et autres champions basés dans les environs de Bordeaux.

La Source des Abatilles : de l'industrialisation à l'export

Porte-drapeau d'une industrie hexagonale innovante - du grand groupe à la PME - le mouvement de la French Fab a réuni autour de sa tournée estivale nombre de partenaires industriels, dont la Source des Abatilles, fournisseur officiel d'eau minérale pendant toute la durée de l'opération. C'est au cœur du bassin d'Arcachon que cette PME puise, depuis près d'un siècle, l'eau minérale des Abatilles. Depuis son rachat en 2013 par Hervé Maudet et Jean Merlaut, la société a décidé de se positionner sur le haut de gamme. Un virage stratégique qui s'est accompagné d'un fort investissement et d'une industrialisation de la production. « Nous avons changé toutes les lignes de production ainsi que les bâtiments, indique Hervé Maudet, directeur général de la Source des Abatilles. Aujourd'hui, nous avons une ligne de production entièrement neuve. Le processus industriel est capital pour rester compétitif. Et c'est un outil adapté. Chaque poste de travail est aujourd'hui beaucoup plus ergonomique », détaille le dirigeant de cette PME qui produit aujourd'hui 50 millions de bouteilles d'eau par an, en verre ou en plastique recyclable. Autre atout sur lequel mise la PME : la forme de la bouteille, assortie d'une étiquette épurée, les deux n'étant pas sans rappeler les grands vins...

Le virage stratégique opéré par la Source des Abatilles lui a permis de prendre son envol. La PME d'Arcachon a ainsi fait passer son chiffre d'affaires de 7 millions d'euros en 2013 à 12 millions et créé des emplois : elle compte aujourd'hui 50 collaborateurs, contre une vingtaine il y a six ans. En 2017, elle a lancé ses produits dans 23 pays, en particulier en Asie et en Amérique du Sud. Et pour se développer à l'international, la pépite a choisi de s'associer aux réseaux des vignerons de Bordeaux. « Nous participons à des événements dans le domaine du vin et nous sommes notamment partenaire de Vinexpo. Cela nous permet de rencontrer des importateurs et des distributeurs de vin qui sont en capacité de vendre nos produits », détaille ainsi Hervé Maudet. Celui qui ambitionne de porter la part des exportations de 3 % actuellement à 20 % dans un avenir proche se réjouit par ailleurs de « la forte demande pour les produits de luxe français ».

Ô Sorbet d'amour : une production locale à la conquête de l'international

Autre PME du bassin d'Arcachon, le glacier Ô Sorbet d'amour, fondé en 1935 et racheté en 2015 par Pascal Hamon. Si la société ne comptait que sept boutiques il y a quatre ans, elle en a 22 aujourd'hui. Comme la Source des Abatilles, elle aussi a investi dans l'outil de production. « Nous avons doublé la production, à 500 000 litres de glace. Nous avons également aménagé les espaces pour répondre à la nouvelle règlementation et nous développer à l'international comme en France, puisque nous travaillons désormais également en BtoB, avec plus de 200 restaurants dans le Sud-Ouest », précise Pascal Hamon. Mais derrière les nouveaux outils, le travail manuel - puisqu'il s'agit d'une glace artisanale - reste incontournable. « C'est pour cela que nous avons doublé l'équipe de production. Elle est passée de cinq à 10 personnes », précise le dirigeant.

Résultat de tous ces efforts, le chiffre d'affaires de la marque a doublé en quatre ans, atteignant 3,8 millions d'euros. Ses glaces sont désormais dégustées aussi bien en France qu'en Espagne, au Portugal et même au Qatar. Et la société s'est fixé des objectifs ambitieux ! « Nous voulons doubler notre chiffre d'affaires tous les trois ans, en développant l'export. Nous souhaitons également nouer des partenariats avec des groupes français qui ont un grand nombre de magasins et voudraient lancer des 'coins gourmands' autour de la glace », confie Pascal Hamon, qui réfléchit déjà à développer, à nouveau, l'outil de production...

Le prochain rendez-vous avec l'étendard de l'industrie française ? C'est à La Rochelle, le 29 juillet !

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L'industrie, c'est tout un art !

Les valeurs du sport au service de l'entreprise

Ancien basketteur professionnel, Franck Mondon applique désormais l'esprit d'équipe, la rigueur et l'envie de se dépasser à l'entrepreneuriat, en dirigeant deux établissements hôteliers, dont le Domaine du Ferret Balnéo & Spa, en face d'Arcachon. Et il ne rate jamais Bpi Inno Generation, le grand événement de l'automne qui réunit des milliers d'entrepreneurs à Paris !

« Dans le très haut niveau, c'est le détail qui fait la différence », assure Franck Mondon. Ancien basketteur professionnel - il a signé son premier contrat à 18 ans et joué dans l'une des équipes les plus titrées de France, l'Asvel de Villeurbanne, actuellement dirigée par Tony Parker, avant de devoir arrêter sa carrière à 25 ans sur une blessure.

Aujourd'hui, il met les valeurs du sport d'équipe au service de l'entrepreneuriat. « Pour arriver à haut niveau, il faut une rigueur de vie très forte et une détermination encore plus forte », dit-il, pour poursuivre : « L' esprit d'équipe, cela veut parfois dire se sacrifier pour un autre joueur, afin que l'équipe gagne ». Sans oublier, bien sûr, cette attention aux détails. Qu'il met en pratique tous les jours au Domaine du Ferret, Hôtel, Balnéo & Spa, sur la presqu'île du Cap Ferret, en face d'Arcachon. Un établissement 4 étoiles - cottages dans un parc boisé, restaurant, salles de séminaires, balnéo et spa - qu'il a lancé en 2015, en pleine nature. Le sportif reconverti en entrepreneur dirige également un autre établissement, le Chantaco, Golf & Wellness, à Saint-Jean-de-Luz. Un hôtel de charme, construit en 1920 et qu'il a fait entièrement rénover en 2017. « Cela n'a rien d'exceptionnel, dit-il modestement, mais cela demande de la détermination, de l'envie, de l'écoute, de l'entraide, comme dans le sport ».

Valeur ajoutée

Pas étonnant qu'il soutienne le French Fab Tour, à Arcachon. « Pour apprendre à travailler ensemble, il faut d'abord se connaître et respecter les différences de chacun. Le mouvement de la French Fab sert à cela, à tirer la valeur ajoutée de chacun en mettant de côté les défauts de chacun », résume-t-il. Pas étonnant non plus qu'il ne rate jamais le grand rassemblement des entrepreneurs et des start-uppeurs, organisé par Bpifrance chaque automne à Paris, le Bpi Inno Generation (https://innogeneration.bpifrance.fr). « Je trouve que ce qui est fait par Bpifrance pour dynamiser les entreprises françaises, pour que les acteurs économiques soient fiers d'être Français et entreprennent en France, est formidable !, s'enthousiasme-t-il. Et cela permet de montrer à chaque entrepreneur qu'il n'est pas seul, qu'il existe une vraie communauté pour le soutenir ».

Bref, cet évènement est pour Franck Mondon une vraie cure de jouvence, comme dans son établissement du Cap Ferret. « Les échanges sont très enrichissants, puisqu'on rencontre des gens qui innovent, détaille-t-il, et cela permet également de s'ouvrir l'esprit. Il est important pour moi d'avoir l'esprit ouvert pour pouvoir continuer de lancer des initiatives, de concevoir de nouveaux projets au sein d'une entreprise ». Autant dire que ce que veut Franck Mondon, c'est avoir toujours un coup d'avance - comme au basket...

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