Le French Fab Tour à Perros-Guirec : les sociétés de services, partenaires clés de l’industrie

Le coq bleu entame son voyage en Bretagne pour mettre en lumière la richesse des métiers au sein d’un secteur moderne et innovant. C'est dans cette région dynamique, où l’emploi industriel continue de progresser, qu'est basé un champion des services aux entreprises, Samsic.
Samsic optimise les sites de production industriels en répondant aux exigences d'un secteur agro-alimentaire très réglementé.
Samsic optimise les sites de production industriels en répondant aux exigences d'un secteur agro-alimentaire très réglementé. (Crédits : DR)

Le French Fab Tour poursuit son aventure estivale en s'installant sur les plages de la Côte d'Armor. Depuis son lancement, à la mi-juillet à Nice, l'étendard de l'industrie française a, en 12 étapes sur le littoral français, déjà attiré près de 300 000 visiteurs, dont 25 000 à Perros-Guirec, le 3 août. Patrice Bégay, directeur exécutif et directeur de la communication de Bpifrance, a donné le ton, en déclarant à Perros-Guirec : « Le French Fab Tour, durant tout l'été, c'est aussi bronzer utile et se découvrir une vocation dans l'industrie grâce à des centaines d'animations et des milliers de cadeaux à gagner. Oui, l'industrie bouge et vit avec et pour les Français ! ».

Pour sa part, le maire de Perros-Guirec, Erven Léon, a souligné la nécessité de battre le tambour de l'industrie sur son territoire. Numérique, photonique, nautisme, mécanique de précision sont autant de secteurs qui cherchent - parfois désespérément - des talents. « Il y a beaucoup de métiers en tension et d'énormes difficultés à attirer les jeunes vers ces métiers. Cette promotion est donc très importante pour renforcer notre attractivité économique », a précisé l'élu de la ville de la côte de granit rose.

Orange, Nokia, Idea Optical (fibre optique), Prolann (pièces mécaniques), sans oublier plusieurs entreprises agro-alimentaires et spécialistes de la transformation, font partie des sociétés qui prospèrent localement. D'ailleurs, dans la région, l'emploi industriel ne cesse de progresser. D'après l'Insee Bretagne, il a, en 2018, augmenté de 0,2 %, pour la deuxième année consécutive (0,6 % en 2017), tandis que Pôle emploi fait état pour cette année d'intentions d'embauche en hausse.

Samsic, un géant ambitieux

Quant à la vitalité de la capitale bretonne, elle ne se dément pas. La quatrième métropole la plus dynamique en France est portée, en particulier, par la croissance de son écosystème numérique. Fait moins connu, elle héberge aussi un géant des services intégrés aux entreprises, le groupe Samsic. Créée en 1986, cette entreprise qui a débuté dans la propreté, s'est, depuis, diversifiée dans des activités telles que la maintenance, l'aménagement des bureaux, les espaces verts (avec Samsic Facility), le recrutement et la gestion de l'environnement de travail (avec Samsic RH), ainsi que dans les métiers de l'aéroportuaire (Samsic Airport), le tout en tant que prestataire pour des entreprises dans les domaines de la construction, du tertiaire, du transport et de la logistique, du commerce et, bien sûr, de l'industrie - de l'agro-alimentaire au nucléaire. Le groupe familial breton, partenaire du French Fab Tour, compte ainsi 400 clients industriels à qui il propose des services allant du nettoyage à la maintenance en passant par la sécurité et l'accueil.

Fleuron de l'économie locale, Samsic n'a cessé de croître depuis sa création, pour devenir un véritable empire. Le groupe réalise aujourd'hui 2,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont près de 600 millions d'euros à l'export, et compte 90 000 collaborateurs dans 25 pays, notamment en Europe, mais aussi au Maroc et au Qatar. « Nous faisons beaucoup de croissance organique. Mais en plus de développer le chiffre d'affaires de cette façon, nous faisons de la croissance externe. Nous avons ainsi effectué une centaine de rachats depuis la création de l'entreprise », explique le président de Samsic, Thierry Geffroy, qui a succédé à son beau-père, le fondateur de l'entreprise, Christian Roulleau, en janvier dernier. Et le groupe nourrit de grandes ambitions pour les années à venir. « Le développement de Samsic se fera en France et à l'international, y compris de façon transversale, sur les sujets tels que la transformation digitale et les nouvelles lignes de services qu'il nous faudra agréger pour nos clients. Le champ des possibles est très vaste », avance Thierry Geffroy. Lampes ou chariots de courses connectés, objets imprimés en 3D... l'entreprise rennaise surfe déjà sur le créneau du numérique au service de l'usager en misant sur l'innovation et la R&D. Enfin, si le nouveau président devait résumer la recette du succès, il dirait : « C'est la capacité à poursuivre le chemin entrepris et c'est aussi la capacité à se renouveler sans cesse. Les plus belles victoires sont celles qui sont à venir » - comme il le fait...

Et voilà que le French Fab Tour hisse de nouveau les voiles. Prochaine destination : le 5 août, le village de l'industrie ouvrira ses portes aux vacanciers et aux habitants de Quimper.

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L'industrie, c'est tout un art !

Trois questions à : Chris Ballois, athlète handisport et recordman du monde de vitesse en kitesurf, en battant les valides. Une première !

« J'ai besoin de l'industrie française pour pouvoir performer »

Chris Ballois

1 - Pourquoi avez-vous rejoint le French Fab Tour ?

L'objectif du French Fab Tour est de montrer l'industrie 4.0. Et c'est intéressant de créer un lien avec la plage - l'endroit où je pratique mon sport : du kitesurf de haut niveau - et l'industrie. J'ai besoin de l'industrie française pour performer. J'ai la chance d'être en partenariat avec une entreprise française, F-One, basée à Montpellier et spécialisée dans les sports de glisse (dont le kitesurf, mais aussi le stand up paddle et bientôt un nouveau sport, le wing-foil). Non seulement elle développe tous ses produits en France, mais en plus, c'est l'une des meilleures entreprises du monde dans son secteur.

En effet, nous avons la chance d'avoir un pays avec une côte très variée, ce qui permet de développer des produits adaptés à différentes situations. Conséquence, les produits français dans ce domaine marchent partout dans le monde. En outre, l'innovation vient également de notre culture. Chez moi, cette culture passe par la différence, compte tenu de mon handicap - je suis né sans avant-bras gauche. Dans ma pratique, je suis obligé d'aller chercher des alternatives pour naviguer à haut niveau et au niveau des personnes valides. Et c'est cette culture de l'innovation, de la curiosité, qui, à mon sens, est intéressante au sein de la French Fab : on développe l'innovation en étant curieux, en adoptant de nouvelles technologies et en allant chercher la performance. C'est ainsi que la « fab » française peut faire la différence face à la concurrence internationale.

Enfin, ma participation au Tour est aussi l'occasion de montrer que l'industrie d'aujourd'hui, ce n'est pas seulement des usines traditionnelles, mais aussi des technologies très pointues, comme celles qui sont nécessaires pour la R&D dans le kitesurf. Les produits sont en effet très techniques. Les ailes, qui nous permettent de nous propulser, et les planches, notamment pour le foil, qui nous font littéralement voler sur l'eau, et que l'on retrouve sur les bateaux du Vendée Globe, par exemple. Le foil est une technologie très intéressante et très visuelle pour le grand public. Même chose pour le wing-foil, un nouveau sport qui arrive en ce moment et qui tombe parfaitement bien avec le French Fab Tour d'été. On utilise toujours le foil, mais on a une sorte d'aile qui ressemble à un petit kitesurf et qu'on prend directement dans les mains. C'est beaucoup plus compact que le kitesurf. Le produit sort actuellement pour le grand public, et j'aurai la chance d'avoir l'un des premiers wing-foils sur cette tournée. Dès que ce sera le cas, je pourrai faire des démonstrations sur les plages, dans le cadre du French Fab Tour d'été. D'ores et déjà, lors de l'évènement, nous proposons un quiz - avec des goodies à la clé - autour de l'industrie du kite et des sports nautiques. Comme pour l'industrie, notre approche, c'est de faire découvrir l'univers du kitesurf et du wing-foil, au point de vue sportif comme industriel, et de donner envie aux jeunes et à leurs familles de s'y intéresser. Au même titre que le French Fab Tour met en lumière les débouchés de l'industrie 4.0 en général.

2 - Quel est votre parcours personnel ?

Je suis un athlète, spécialiste de la vitesse, et je détiens le record de vitesse à la voile handisport, sur deux distances, le 500 mètres et le mille nautique (1852 m). L'année dernière, j'ai battu le record de vitesse en kitesurf valide, ce qui est une première tous sports confondus ! Cela dit, je sais également naviguer dans les vagues, et sur foil au-dessus de l'eau, de même que je fais de la longue distance. J'ai d'ailleurs battu le record Saint-Malo-Jersey. Il y a un an et demi, j'ai réalisé un Brest-Lorient en passant par toutes les îles de l'Archipel des Glénan, soit un parcours de plus de 450 km.

3 - Et vous êtes également entrepreneur...

Effectivement. J'ai deux statuts, disons : je suis sportif de haut niveau dans le cadre de la Fédération française de voile, et je suis dirigeant de Handiconsulting (https://www.handiconsulting.com/). L'approche de Handiconsulting, c'est de montrer qu'un handicap n'empêche pas d'atteindre le plus haut niveau. En offrant du consulting d'entreprise, qui inclut une partie davantage coaching, dans le but d'optimiser les compétences de chacun. C'est ce que je fais moi-même au quotidien et c'est ce que je développe au sein des entreprises, avec les ressources humaines, les managers et les dirigeants. Sans oublier des conférences, que je fais également, dans les sociétés mais aussi pour des municipalités ou des communautés de communes, autour de mon parcours de vie d'athlète et de personne en situation de handicap et de responsable commercial, puisque j'ai été responsable commercial et technique dans deux entreprises, spécialisées dans le kitesurf, pendant quinze ans. J'ai ainsi participé au développement du kitesurf en France. Lors de ces conférences, l'idée est de montrer qu'avec un profil qui n'était pas forcément gagnant à la naissance, j'ai réussi à développer un nouveau sport et à faire que les entreprises pour lesquelles j'ai travaillé soient performantes et accroissent leur capacité à faire des affaires. Bref, montrer, par mon exemple, que l'on peut gagner si l'on fait un pas de côté pour trouver alternatives et solutions innovantes. D'ailleurs, ce sera ce même thème que j'aborderai en plénière, à l'événement Bpifrance Inno Generation, le 10 octobre.

Commentaire 1
à écrit le 05/08/2019 à 6:11
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Assez cocasse: "Fab" en anglais est la contraction de fabulous. Toujours ce complexe de superiorite ?

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