Un homme de terrain par excellence

Au cours de sa carrière, Stéphane Fauth a toujours dirigé des usines comme un entrepreneur. À la tête de Norcan depuis 2014, il veut renforcer l'innovation et davantage déployer à l'international la société spécialisée dans les solutions sur mesure pour toutes les industries.
(Crédits : Norcan)

Convaincu depuis toujours qu'on « s'éclate dans l'industrie », Stéphane Fauth, ingénieur de formation, a réalisé son rêve, celui de devenir patron d'une entreprise industrielle. En 2014, il a en effet repris une entreprise familiale en Alsace, accompagné par plusieurs cadres de la société. Une évolution qui lui convient à merveille.

« J'ai commencé dans un bureau d'études, à Toulouse, dans l'aérospatiale, puis, j'ai rejoint la société De Dietrich dans le ferroviaire, raconte-t-il. C'est là que je suis entré dans l'industrie de plain-pied ». Le Canadien Bombardier lui offre ensuite la direction d'une usine qui produisait les navettes destinées à transporter des véhicules dans le tunnel sous la Manche. Et Stéphane Fauth s'éclate. « Puis j'ai pris la tête d'une autre usine, d'abord chez Alstom Transports, en Allemagne, puis en Angleterre », poursuit-il. Pour Stéphane Fauth, diriger une usine, même pour un employeur, signifiait avant tout se comporter comme un entrepreneur. « J'aurais pu rester dans une grande société - il avait pris la tête de DCNS / Division sous-marins, à Cherbourg, à l'époque -, mais cela aurait impliqué de me retrouver certainement un jour à devoir travailler au siège... », avance-t-il. Il aurait certes pris du galon, mais aurait perdu ce qu'il aime le plus au monde, la proximité avec le terrain. Il décide donc de se préparer à changer de vie et de chercher une société à reprendre. Norcan proposait « des possibilités infinies de solutions sur mesure pour l'industrie, la logistique et les opérateurs du e-commerce, avait des bases solides et un personnel compétent et engagé », dit-il. Ce n'est donc pas un hasard s'il l'a reprise : Norcan correspondait parfaitement à ce qu'il recherchait. Et la famille propriétaire, proche de la retraite, voulait organiser la relève. Depuis le début de cette nouvelle aventure, Stéphane Fauth, qui se dit très bien entouré, s'éclate encore plus. « La société est spécialisée dans les solutions sur mesure, précise-t-il, et nous travaillons pour tous les autres industriels ». Il se réjouit donc tous les jours de faire partie de cette grande communauté des PME industrielles françaises.

Reconnaissance pour tous

Pas étonnant dans ces conditions qu'il ait rejoint le mouvement de la French Fab. Le message qu'il veut porter est celui d'une activité passionnante, bien loin du « cambouis, des chaînes de montage et du chef sur le dos, enchaîne-t-il. L'industrie d'aujourd'hui peut apporter du plaisir et de la reconnaissance à tous, une carrière très intéressante et des perspectives uniques, aussi bien au point de vue commercial et technique que dans les innovations et à l'international ». D'autant que Stéphane Fauth est persuadé que chaque personne, dans les équipes, a un rôle à jouer. Et il n'hésite pas mettre en avant les capacités de chacun, quel que soit son « grade ». « J'ai envoyé des ouvriers et des techniciens de Norcan au Maroc, en Espagne, en Pologne, par exemple, parce qu'ils sont les meilleurs pour former les équipes sur place. D'ailleurs, tout le monde a sa chance et chacun peut s'accomplir dans l'industrie », souligne-t-il.

Une vision d'intégration et d'égalité des chances partagée par les acteurs de la French Fab. Et le chef d'entreprise ne résiste pas au plaisir de raconter comment, à plusieurs reprises, « les ouvriers m'ont sauvé la mise ». Comme lorsqu'il travaillait sur l'Eurostar pour De Dietrich, dans les années 90. Il fallait livrer les matériels de transport à l'heure, sous peine de lourdes pénalités. Mais lors de la cérémonie officielle de livraison, voilà qu'une remorque se bloque... « Les ouvriers sont immédiatement descendus sur les voies et ont débloqué une vanne pour faire repartir le train », dit-il, en se souvenant avec bonheur de leur fierté - et de leurs visages, maculés d'huile éjectée par la vanne hydraulique réparée ! Bref, pour lui, « l'industrie, c'est la solidarité, chacun dépend des autres ». Une philosophie qui lui réussit à merveille au quotidien.

Innovation et internationalisation

Depuis 2014, le chiffre d'affaires de Norcan a progressé, de même que l'effectif, passé de 81 salariés en France (et 12 à l'étranger) à 115 aujourd'hui (et 35 à l'étranger). Norcan a également ouvert deux nouvelles filiales, à Cracovie et à Tanger, et surtout, la société s'est lancée dans l'innovation, en créant notamment Sherpa by Norcan®, un robot mobile d'assistance à la manutention et à la préparation de commandes, commercialisé depuis 2019, avec, à la clé, une réduction de la pénibilité au travail et une augmentation de la productivité pour de nombreux secteurs - les industries, la logistique, le e-commerce, bref, la plupart des clients de Norcan. « Ce robot, qui peut suivre un opérateur ou se déplacer de façon autonome et porter jusqu'à 200 kg, tient compte des expériences et des métiers de base de Norcan, indique l'industriel, avec la robotique en plus ». Le succès est au rendez-vous et l'entreprise vient même d'offrir à Sherpa® un nouveau bâtiment, inauguré au printemps sur son site de Haguenau (Bas-Rhin), pour accueillir la R&D, la production, les ventes et les fonctions supports.

Au-delà de l'innovation et de la transformation digitale de l'entreprise, Stéphane Fauth a également mis l'accent sur l'international. Outre les deux nouvelles filiales, Norcan a racheté l'an dernier son partenaire suédois. « Nous réalisons 25 % de notre chiffre d'affaires à l'international et nous voulons aller à 50 % », précise l'industriel. « Nous allons embaucher au moins 10 personnes dans les mois qui viennent et si notre gamme robotique se développe comme nous l'espérons, nous pourrions être amenés à recruter jusqu'à 80 personnes dans les années à venir, puisque la planète entière s'intéresse désormais à la robotique », indique-t-il. Le patron de Norcan s'est même fixé un objectif ambitieux pour cette activité : celui de devenir « le leader français des robots mobiles autonomes », bien épaulé par son premier intégrateur qu'est Norcan. Autant dire que Stéphane Fauth porte haut l'étendard de la French Fab...

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