« L’industrie française doit redevenir attractive pour les jeunes » Gabriel Attal (LREM)

En déplacement mardi 2 avril à Tours, où il a visité la caravane du French Fab Tour, soutenu par BPI France, le jeune secrétaire d'Etat à l'éducation, Gabriel Attal, revient pour "La Tribune" sur deux de ses chevaux de batailles: le développement de la relation écoles-PME et la facilitation du mécénat.
Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, est, à 30 ans, le plus jeune ministre de la macronie et de la Ve République.
Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, est, à 30 ans, le plus jeune ministre de la macronie et de la Ve République. (Crédits : DR)

LA TRIBUNE - Quelle est la finalité du "volontariat territorial en entreprises" (VTE) que vous venez de lancer ?

GABRIEL ATTAL - Le "volontariat territorial en entreprises" s'adresse aux jeunes diplômés de BTS, d'écoles d'ingénieurs et de commerce et leur offre la possibilité de débuter leur vie professionnelle (en alternance ou via un contrat à durée déterminée d'un an) au sein d'une PME ou d'une ETI situées dans un « territoire d'industrie » pilote. Dans un premier temps, 12 des 124 territoires testeront cette nouvelle expérience. A la clé, de vraies responsabilités d'adjoints au chef d'entreprise pour les jeunes et, réciproquement, la mise en valeur d'entreprises et de bassins industriels, souvent boudés par les étudiants à leur sortie d'école. Dès septembre, une première promotion de 100 à 200 jeunes, issus d'une douzaine d'établissements dont certains très prestigieux, comme l'EM Lyon, l'ESCP Europe ou l'Ensam, sera lancée. L'objectif de recrutement est, en vitesse de croisière, de 2.000 VTE par an.

Les PME françaises continuent à avoir des difficultés à recruter. Comment dépasser cet obstacle pour faire baisser le taux de chômage ?

L'industrie, surtout dans les PME et les TPE, souffre d'un manque d'attractivité, notamment en raison d'idées reçues qui persistent. J'ai rencontré à Tours de jeunes étudiantes qui étaient surprises par la modernité et la technicité de ces métiers de l'industrie. Au plan national, des opérations comme la Semaine de l'industrie ont pour objectif de faire tomber ces préjugés, mais ces retours nous montrent qu'il reste du chemin à parcourir. À l'échelle locale, les régions ont, depuis la loi Avenir professionnel de 2018, aussi un rôle central d'information et de communication de proximité à jouer auprès des jeunes autour de ces profils recherchés par les industries dans les territoires.

Quid, sur un plan plus général d'éducation au civisme, du service national universel ?

Le service national universel, promis par Emmanuel Macron lors de sa campagne, sera, lui, lancé le 16 juin. Il répond à un constat sans appel : la jeunesse manque d'un moment de mixité, de cohésion sociale et territoriale, autour des valeurs de la République. Ce moment doit aussi permettre de lever les freins à l'engagement. Une première phase pilote préfigurera le futur dispositif, qui montera en puissance les années suivantes. La généralisation du SNU à l'ensemble des jeunes après la classe de 3e est prévue pour 2026. Nous travaillons à des scénarios plus volontaristes, d'ici cinq ans par exemple. Mais, quel que soit le calendrier retenu, le service national universel est un enjeu de société essentiel pour le pays.

Où en est votre proposition de supprimer la "réserve héréditaire" pour relancer le mécénat ?

Les deux députées Naïma Moutchou et Sarah El Haïry, chargées d'une mission parlementaire sur cette question, doivent rendre leur rapport d'ici à l'été. Notre droit ne permet pas actuellement de donner la plus grande partie de sa fortune à une fondation ou une association du fait de la réserve héréditaire. Le système actuel de succession, hérité du droit romain et consacré lors de la rédaction du Code civil, n'est plus adapté à la nouvelle économie qui permet la constitution de fortunes en une seule génération. Nombre de bénéficiaires souhaitent pouvoir léguer sans frein une part conséquente de leurs biens à des œuvres ou des causes. La mission de Sarah El Haïry et Naïma Moutchou est précisément de réfléchir à de nouvelles modalités successorales, plus favorables au développement de la philanthropie.

Propos recueillis par Guillaume Fischer

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Commentaires 18
à écrit le 06/04/2019 à 15:32
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LREM PS PARTI DES JEUNES AU CHOMAGE CAR TROP D EMIGRANTS VOLENT LEUR AVENIR HIHIHIHIHHIHIHIHIIH

à écrit le 06/04/2019 à 12:21
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Il n'est que de regarder le parcours du causeur pour mesurer toute la pertinence du propos. La réalité est simplement que l'industrie en France ne paye pas suffisamment comparé à la finance. Résultat des courses, les meilleurs élèves fuient vers la b...

à écrit le 05/04/2019 à 22:03
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Tant que l'état ponctionnera au delà de toute raison les entreprises manufacturières, agricoles et agroalimentaires et même l'artisanat, il sera utopique de considérer quelque redressement que ce soit. - Les prélèvements monstrueux assortis de red...

à écrit le 05/04/2019 à 19:43
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Suite à ce discours, on peut se poser la question : A quoi sert Gabriel Attal? A rien et ça ne fait même pas avancer le "schmilblic".

à écrit le 05/04/2019 à 17:19
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Changer l'attractivite industrielle de la France, ne changera rien du tout. Pour investir en France, tu dois tout apporter, car tant que la politique des banques sera de te condamner á mort au premier echec, les cerveaux partiront vers des cieux fina...

à écrit le 05/04/2019 à 15:11
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Il serait interessant de savoir combien c est payé. J ai comme l impression que ca va etre travailler 60 h par semaine pour 1000 €/mois et qu apres on s etonne que personne ne se precipite

à écrit le 05/04/2019 à 14:59
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Quand on ne produit pas par l'enseignement des fraiseurs, des outilleurs, des mécaniciens, comment peut on créer de nouveau de l'industrie en France? De tout temps, les métiers manuels étaient voués aux "nuls" de l'enseignement général. Dorénavant, o...

à écrit le 05/04/2019 à 11:37
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Tout à fait, mais il faudrait aussi donner aux Français l'envie d'investir dans l'économie du pays en créant des véhicules, possibilités financières simples et où clairement on peut savoir pourquoi et dans quelles entreprises on investit. Pas ces s...

à écrit le 05/04/2019 à 11:35
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Comme dirait son collègue DARMANIN : " un grand causeur mais un petit faiseux " c'est quoi l industie pour ce Monsieur ??

à écrit le 05/04/2019 à 11:33
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Comme dirait son collègue DAMARNIN : " un grand causeur mais un petit faiseux " c'est quoi l industie pour ce Monsieur ??

à écrit le 05/04/2019 à 11:32
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Comme dirai son collègue DAMARNIN : " un grand causeur mais un petit faiseux " c'est quoi l industie pour ce Monsieur ??

à écrit le 05/04/2019 à 10:15
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Ca, c'est du Macron tout craché. Un jeune parachuté qui parle comme un tribun de 60 ans. Pathétique. Il y connaît quoi à l'industrie ce jeune blanc-bec?

à écrit le 05/04/2019 à 9:27
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Courage ! ça va être dur d'en finir avec le mépris petit bourgeois pour le travail manuel (cf PAFO ci-dessous). Et le vieux tropisme sur la robotisation qui détruit des emplois. Et le folklore misérabiliste ringard Germinal/L'Assommoir qu'on nous v...

à écrit le 05/04/2019 à 9:17
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"L'industrie, surtout dans les PME et les TPE, souffre d'un manque d'attractivité, notamment en raison d'idées reçues qui persistent". Super, maintenant ,les CSP+ LREM vont pouvoir y envoyer leur gosses.

à écrit le 05/04/2019 à 9:08
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Tant que le dumping sur le marché du travail ne sera pas aboli en Europe, les jeunes Français devrons se tourner vers les services pour espérer avoir une carrière. Les filières les plus touchées en France sont le bâtiment, le transport, les travaux p...

à écrit le 05/04/2019 à 8:25
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"n'est plus adapté à la nouvelle économie qui permet la constitution de fortunes en une seule génération" Et t'aurais un exemple en union européenne à nous proposer ? On se dit "tu" hein, t'es un lrem un mec "génial !" donc. Quand on ne veut ...

le 05/04/2019 à 15:09
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par ex le fondateur de self trade (beiggbeger) ou celui de Buisness Object (payre). C est certes moins que les USA mais c est pas 0

le 10/04/2019 à 9:03
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Si c'était zéro ça fait belle lurette qu'au moins on aurait été obligé d'évoluer, d'avancer, rien que de bouger au moins et enfin. Mais non on peut toujours donner quelques exemples de la sorte histoire de "sauver les apparences" "faire bonne fig...

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