L'insertion professionnelle des jeunes cadres s'améliore

Le taux d'emploi des jeunes diplômés (bac +5) a fortement progressé six mois après la sortie de leurs études passant de 70% à 76% entre la promotion 2016 et celle de 2017. En revanche, les disparités d'insertion professionnelle se renforcent entre les disciplines selon le dernier baromètre de l'Apec.
Grégoire Normand
"Les jeunes sortis en 2017 de l’enseignement supérieur avec un diplôme de niveau Bac +3/4 connaissent un léger recul du taux d’emploi à 6 mois, ce dernier s’élevant à 67 %, contre 69 % pour la promotion précédente" explique l'Apec.

L'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur continue de se renforcer. Selon le dernier baromètre de l'association pour l'emploi des cadres (Apec) publié ce jeudi 11 avril, 94% des jeunes diplômés de niveau bac +5 et plus de la promotion 2017 ont déjà eu une expérience professionnelle dans l'année qui a suivi l'obtention de leur diplôme. Le taux d'insertion demeure élevé par rapport à l'année précédente (94% pour la promotion 2016) et s'améliore par rapport à la promotion 2015 (92%).

Embellie pour les conditions d'emploi

Les indicateurs sont au vert pour l'emploi des jeunes cadres. L'accès des diplômés à l'emploi pérenne gagne du terrain. "Un an après l'obtention de leur diplôme, 68 % des jeunes en poste bénéficient d'un contrat à durée indéterminée , contre respectivement 62 % et 55 % pour ceux et celles des promotions 2016 et 2015" précisent les auteurs du baromètre. En revanche, l'association de recrutement rappelle que si le recours aux contrats courts a reculé de 10 point en l'espace de deux promotions, il concerne environ 25% des jeunes diplômés. Enfin,  2% occupent des emplois intérimaires.

L'amélioration des conditions passe également par la montée en puissance du statut de cadre. La proportion de jeunes qui ont fait l'acquisition de ce statut est passé de 59% à 62% entre les promotions 2016 et 2017. 13% occupent des postes d'agents de maîtrise et seulement 13% sont employés.  En dépit de ces bons résultats, 48% seulement des diplômés de l'enseignement supérieur (bac +3/4) cumulent un contrat à durée indéterminée et le statut de cadre.

Des disparités toujours accrues

L'examen plus approfondi des résultats de l'Apec indique que de fortes disparités persistent entre les disciplines. Si toutes les filières ont connu une hausse des taux d'emploi à 6 mois, notamment en lettres, langues et arts (+9 points)  et aussi en sciences humaines et sociales (7 points), la situation un an après la sortie des études est bien plus contrastée.

Ainsi, seuls les taux d'emploi ont bondi en droit, économie et gestion (4 points) et en lettres, langues et arts (3 points). "Pour cette dernière discipline, il ne s'agit que d'un rattrapage, le taux d'emploi ayant baissé de 5 points entre les promotions 2015 et 2016 "expliquent les experts de l'organisme. En sciences, technologie et santé, le taux d'emploi gagne seulement un point entre deux promotions interrogées (87% contre 86%). En sciences humaines et sociales, il recule de 7 points passant de 88% à 81%.

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Morosité chez les jeunes diplômés en recherche d'emploi

Le moral des jeunes diplômés de 2017 en recherche d'emploi 12 mois après l'obtention de leurs diplômes se dégrade par rapport aux promotions précédentes. "Le nombre d'entretiens obtenus ainsi que le nombre d'entreprises où des entretiens ont été passés sont tous deux en baisse : parmi les 78 % de jeunes qui en ont passé (-4 points), le nombre moyen est de 7 entretiens dans 6 entreprises différentes" souligne l'Apec. La part des interrogés pessimistes est passée de 36% entre la promotion 2015 et 39% pour la promotion 2017. Dans le détail, le pourcentage de personnes très pessimistes a bondi pour passer 5% à 12% entre la promotion 2016 et la promotion 2017.

A l'opposé, la part des jeunes plutôt optimistes est passé de 55% à 46% sur la même période. L'échantillon interrogé montre que les concessions acceptées pour obtenir un emploi s'amplifient. 71% des jeunes de la promotion 2015 étaient prêts à accepter un salaire inférieur à celui souhaité contre 82% pour la promotion 2017. Au niveau du logement, les résultats de l'Apec illustrent également cette dégradation. 64% des personnes questionnées de la promotion 2015 étaient prêtes à déménager contre 72% pour la promotion 2017. Dans le contexte du ralentissement économique, la confiance des jeunes dans le futur marché du travail ne devrait pas s'améliorer.

Méthode : cette vague du baromètre repose sur l'interrogation de 500 jeunes diplômés de niveau Bac +3/4 et Bac +5, et de 1.000 jeunes diplômé·e·s de niveau Bac +5 ou plus, âgés de 20 à 30 ans au moment de l'enquête, ayant obtenu leur diplôme en 2017 et résidant en France métropolitaine. Le terrain téléphonique a été mené entre le 22 janvier et le 16 février 2019 par l'institut Praxidia, à partir de fichiers externes à l'Apec exclusivement.

Grégoire Normand
Commentaires 3
à écrit le 11/04/2019 à 18:08
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les intentions d'embauche sont au plus haut, dixit Pole Emploi.

à écrit le 11/04/2019 à 16:20
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le nombre d'offres sur Apec, Cadremploi ou Ouestjob est toujours à un niveau particulièrement élevé. cela semble aller dans le sens de la publication du 15 février dernier sur l'optimisme des industriels français en matière d'investissement notamment...

à écrit le 11/04/2019 à 15:34
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"Dans le détail, le pourcentage de personnes très pessimistes a bondi pour passer 5% à 12% entre la promotion 2016 et la promotion 2017" Compréhensible, vu comme ils nous parlent les autres on a bien compris qu'il n'y a pas d'autres alternatives ...

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